Hichem Snoussi, membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), appelle les institutions de l’Etat, y compris le pouvoir judiciaire et notamment le Pôle judiciaire financier, à accélérer l’examen des affaires de blanchiment d’argent où est accusé Nabil Karoui.
M. Snoussi admet que Nabil Karoui, comme tout citoyen, a le droit de présenter sa candidature à la présidentielle, mais pas tant qu’il fait l’objet de lourdes suspicions d’évasion fiscale et de poursuites judiciaires.
Nabil Karoui a annoncé, hier, lundi 27 mai 2019, son entrée dans la course pour le Palais de Carthage. L’annonce a été faite lors d’une «interview exclusive», donnée à sa propre chaîne, Nessma TV, qui continue de diffuser ses programmes malgré l’interdiction formelle de la Haica, confirmée, la semaine dernière, par une décision de justice.
Interrogé à ce sujet, Hichem Snoussi a d’abord rappelé que la loi régissant l’audiovisuel (n° 116 du 2 novembre 2011) interdit le cumul d’activités politiques et médiatiques. Elle interdit aussi la publicité politique, à laquelle M. Karoui et Nessma TV s’adonnent sans modération.
Interpellée par Hichem Snoussi sur sa position concernant la candidature de M. Karoui à la présidentielle, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a rappelé, de son côté, que tout Tunisien bénéficiant de ses droits civiques peut présenter sa candidature à la présidentielle et le délai pour cela est fixé du 3 et le 10 septembre prochain, ajoutant qu’elle examinera tous les dossiers et que seules les candidatures remplissant les conditions légales seront retenues.
L’Isie a rappelé, par ailleurs, que les candidats dont les dossiers ont été rejetés pourraient faire appel de la décision auprès de la justice administrative.
Y. N.
Le ridicule ne tue pas: Karoui s’invite sur sa propre chaîne Nessma pour… «une interview exclusive» !
Affaire Nessma : Karoui débouté par la justice, qui tranche en faveur de la Haica
Donnez votre avis