Le Festival du cinéma tunisien se tiendra du 10 au 15 juin 2019 à la Cité de la Culture de Tunis, sous la direction du cinéaste Mokhtar Ladjimi. L’occasion de célébrer le cinéma tunisien qui connaît en ce moment une effervescence sans précédent.
Par Fawz Ben Ali
Le directeur de la 2e édition du Festival du cinéma tunisien Mokhtar Ladjimi a donné une conférence de presse, le samedi 8 juin, à la Cinémathèque tunisienne, afin de dévoiler le programme et les différents volets de cette nouvelle édition qui promet d’être exceptionnelle, après une première édition plutôt discrète.
Un festival exclusivement national
Accompagné de Samir Zgara (responsable du cinéma au ministère des Affaires culturelles) et de Mohamed Hedi Jouini (directeur de l’Etablissement national pour la promotion des festivals et des manifestations culturelles et artistiques), le cinéaste Mokhtar Ladjimi a présenté le festival comme une grande manifestation nationale dont les cinéastes tunisiens ont longtemps rêvée «dans un pays qui fait du cinéma depuis le début du 20e siècle».
Il s’agit d’un support de plus avec les Journées cinématographiques de Carthage (JCC); les deux festivals seront complémentaires puisque l’un est exclusivement national et l’autre est ouvert sur les cinémas arabes et africains. Ainsi, le Festival du cinéma tunisien sera un peu comme les Césars en France ou les Oscars aux Etats-Unis, il sera entre autres l’occasion de célébrer le travail des techniciens qui restent souvent dans l’ombre, à travers plusieurs prix (montage, son, costumes, décor…)
L’idée de créer ce festival est née d’une initiative de l’Association des réalisateurs de films tunisiens, et a été rapidement adoptée par le ministère des Affaires culturelles comme une manifestation cinématographique représentative de l’effervescence que connaît en ce moment le cinéma tunisien, autant en quantité qu’en qualité. En effet, jamais les films tunisiens n’avaient connu pareil succès dans les festivals internationaux comme ils le font depuis quelques années. De plus, le public s’est enfin réconcilié avec les salles obscures après les avoir longtemps désertées.
La fête des métiers du cinéma
Il y a les Oscars américains, il y a les Césars français, et puis il y a le Moineau d’or tunisien (une vingtaine de prix seront décernés), a indiqué le directeur du festival. Le choix s’est arrêté sur le moineau comme référence à la liberté et comme symbole cinématographique (en référence à deux films cultes arabes : ‘‘Asfour stah’’ de Férid Boughedir, ‘‘Il osfour’’ de Youssef Chahine…).
En tout, 35 films tunisiens produits entre 2018 et 2019 seront en compétition cette année dans plusieurs catégories (courts-métrages, longs-métrages, fictions, documentaires, films d’animation); ils seront jugés par un jury international qui attribuera 20 prix différents autour des métiers du cinéma (production, réalisation, scénario, interprétation, musique, cinéma d’animation, diaspora du cinéma tunisien…). Ainsi, le budget de cette édition a augmenté pour atteinre les 500.000 DT, a précisé Mokhtar Ladjimi, dont 170.000 DT sont alloués aux prix.
En marge des projections quotidiennes, le festival proposera des conférences, des débats et une journée d’étude autour du thème du financement du cinéma tunisien, avec la participation du cinéaste Ibrahim Letaief et du critique de cinéma Kamel Ben Ouanes.
La cérémonie d’ouverture sera l’occasion de rendre hommage aux pionniers du cinéma tunisien (Ahmed Khechine, Hassen Daldoul, Faouzi Thabet, Kahna Attia, Mongia Taboubi…)
Interrogé sur la possibilité d’étendre le festival en dehors de la capitale, Mokhtar Ladjimi a annoncé qu’une sélection des films primés lors du festival sera en tournée dans les différentes régions du pays, en attendant d’organiser de véritables éditions régionales.
Les projections auront lieu à la salle Omar Khelifi et la salle Tahar Cheriaa à la Cinémathèque, et la cérémonie de clôture se tiendra à la salle de l’Opéra de la Cité de la Culture.
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