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Intox, rumeurs et accusations réciproques : Des députés appellent à enquêter sur le fameux «jeudi noir»

Plusieurs députés de différents blocs ont appelé, aujourd’hui, mardi 2 juillet 2019, à l’ouverture d’une enquête sur les rumeurs ayant secoué le pays jeudi dernier, 27 juin, lorsque le président de la république Béji Caïd Essebsi a été admis à l’hôpital militaire de Tunis, suite à un malaise aigu.

Des rumeurs de tous genres ont circulé après l’annonce de l’hospitalisation du chef de l’Etat: décès, meurtre par empoisonnement, tentative de coup d’Etat, etc. On a eu droit, sur les réseaux sociaux, à des histoires toutes plus farfelues les unes que les autres, certains ayant établi un lien entre les attaques terroristes perpétrées ce jour-là au centre-ville de Tunis et l’hospitalisation du président.

Lors de la plénière de ce mardi 2 juillet, des députés ont souligné la nécessité de dévoiler les noms de ceux et celles qui ont diffusé les rumeurs au risque de provoquer des désordres dans le pays, et ce à quelques mois des élections législatives et présidentielles.

«Il est indispensable de connaître ceux qui sont derrière ces rumeurs et ce
qu’ils visent en cherchant ainsi à semer les doutes et les suspicions. Il faut qu’ils assument leurs responsabilités et la justice doit poursuivre toute personne ayant diffusé délibérément des intox», a lancé Hassouna Nasfi, député El-Horra (Machrou Tounes). «Il faut enquêter sur ce fameux jeudi noir», a renchéri Sahbi Ben Fredj, député Tahya Tounes, qui a fait les frais de ce flots d’intox, en étant notamment accusé par certaines parties d’avoir manœuvré pendant cette journée du 27 juin pour faire destituer le président de l’Assemblée, Mohamed Ennaceur (Nidaa Tounes), et le remplacer par le vice-président Abdelfattah Mourou (Ennadha).

De son côté, Faycel Tebbini (Voix des Agriculteurs), qui nous a habitués à des déclarations surréalistes, a affirmé que des députés lui ont assuré, jeudi dernier, qu’ils comptaient envoyer «une commission au domicile du président de la République afin de constater son incapacité à poursuivre sa mission»… Bien entendu, par lâcheté ou mauvaise foi, il s’est gardé de citer des noms.

La députée Rym Mahjoub (Afek Tounes) a elle aussi alimenté la thèse du coup d’Etat, en assurant que des députés-médecins (sic!) voulaient former un comité d’experts pour proclamer l’empêchement provisoire ou permanent du président de la république…. Elle n’a évidemment cité aucun nom, elle non plus, laissant ainsi planer le doute sur certains de ses collègues (les médecins se comptant sur les doigts d’une main à l’Assemblée !) et évitant, par la même occasion, un procès pour accusations calomnieuses.

Le président de la république, Béji Caïd Essesbi, est heureusement sorti, hier soir, de l’hôpital et devra bientôt reprendre ses activités. Mettant ainsi fin à toutes les intox et toutes désinformations qui ont suivi son hospitalisation.

Yüsra Nemlaghi

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