En 2012, lorsque Mohamed Ben Slama a décidé de tenter sa chance aux Etats-Unis, il n’avait que 23 ans et ne parlait que quelques mots d’anglais. En Tunisie, il avait une petite «entreprise» de peinture. À Ahmerst, dans le Massachusetts, il est reparti de zéro…
Par Marwan Chahla
«Cela a été très dur pour moi. Je ne parlais pas un mot d’anglais, je n’avais personne ici et il fallait que je trouve un emploi», a-t-il confié au quotidien régional du Massachusetts, le ‘‘Daily Hampshire Gazette’’ (‘‘DHG’’).
Une cérémonie de prestation de serment
Mohamed Ben Slama a quitté la Tunisie avec son ancienne épouse, une citoyenne américaine, à la naissance de leur fille. Aujourd’hui, après de huit années de résidence dans la Pioneer Valley, il fera partie d’un groupe d’une cinquantaine d’autres immigrés auxquels sera accordée la nationalité américaine, lors d’une cérémonie de prestation de serment qui se tiendra au Palais de justice du comté du Hampshire, aujourd’hui, le 4 juillet 2019, jour de la Fête nationale américaine –l’Independence Day.
Sa fille sera là, également, parmi les centaines d’Américains qui assisteront à cet événement.
«Je suis enthousiasmé. Ma fille aussi est enthousiasmée. Elle est très contente de m’accompagner», a-t-il déclaré au ‘‘DHG’’.
La cérémonie est organisée par le Centre pour les nouveaux Américains (Center for New Americans, CNA), une organisation qui aide les immigrés résidant dans la région occidentale du Massachusetts à traverser le processus complexe de la naturalisation…
Le parcours du combattant comprend, entre autres difficultés, une épreuve en instruction civique et fonctionnement du gouvernement des Etats-Unis: le test peut porter sur une dizaine d’un total de 100 questions que le candidat à la nationalité américaine doit connaître par cœur.
«Je sais plus de choses sur les institutions américaines que nombre d’Américains»
Selon Susan McIntosh, 79 ans, formatrice auprès du CNA, «ce qu’il y a de dur également, c’est que les candidats doivent donner la preuve qu’ils maîtrisent bien la langue anglaise. Il y a donc deux composantes dans cette épreuve: l’oral et l’écrit.»
Mohamed Ben Slama ne se fait pas de souci: «C’est bien simple, j’ai appris par cœur toutes les réponses aux 100 questions. Et je peux prétendre, sans aucun risque de me tromper, que je sais plus de choses sur les institutions américaines et l’histoire des Etats-Unis que nombre d’Américains. Je connais tout sur la Première guerre mondiale, la Deuxième… absolument tout.»
Appelez cela comme vous le souhaitez. L’esprit d’ouverture. La débrouillardise. La capacité d’adaptation rapide. Des qualités bien tunisiennes…
Tout simplement, Mohamed Ben Slama, aujourd’hui la trentaine, a une chance de s’en sortir et d’entamer une nouvelle vie dans un pays où les rêves existent encore. Il saisit cette chance.
La nationalité tunisienne… la nationalité américaine. C’est une autre affaire.
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