Transparency International a publié aujourd’hui, jeudi 11 juillet 2019, la 10e édition de son Baromètre de la corruption en Afrique, une enquête auprès de +47.000 citoyens de 35 pays africains, dont la Tunisie (1.199 personnes) où la perception de la corruption est passée de 64% en 2015 à 67% en 2019.
Par Amina Mkada
Cette publication de Transparency International (TI) a lieu à l’occasion de la Journée africaine de lutte contre la corruption, suite à une enquête sur les expériences vécues et les perceptions de la corruption des personnes interrogées, âgées de 18 ans et plus.
Il en résulte que plus d’un quart des citoyens ont versé des pots-de-vin, pour avoir accès à des services publics au cours de 2018, ce qui équivaut à environ 130 millions de personnes dans les pays étudiés.
En Tunisie, ils sont 11% à l’avoir fait auprès des institutions hospitalières publiques et privées, 17% auprès de la police, 8% auprès des écoles publiques, et 10% auprès d’autres services publics. Le taux moyen global de post-de-vin versé en Tunisie en 2019 est de 18%, contre 9% en 2015.
Parmi toutes les institutions publiques africaines, les forces de police ont été identifiées comme les plus corrompues; mais de nombreux autres départements du gouvernement sont également considérés par les citoyens, comme corrompus.
Les résultats sont clairs: +50% des personnes interrogées pensent que la corruption empire dans leur pays, et que leurs gouvernements n’en font pas assez pour lutter contre ce fléau.
Que pensent les Tunisiens de la corruption dans leur pays?
Pour 67% des Tunisiens, la corruption a augmenté; 18% des utilisateurs du service public ont versé des pots de vin (31% au Maroc); 64% pensent que le gouvernement ne fait pas bien son travail pour combattre la corruption ; et 59% estiment que des citoyens ordinaires peuvent faire la différence dans le lutte contre la corruption.
Corruption par institution en Tunisie en 2019, par rapport à 2015
Il est regrettable d’indiquer que les plus corrompus en 1er lieu, selon TI, sont les membres du gouvernement: 31% (comme en 2015), suivis de très près par les membres de l’ARP (Assemblée des représentants du peuple): 30% contre 17% il y a 4 ans.
En 3e position viennent les chefs d’entreprises: 28% contre 47%, suivis de près par les représentants du gouvernement local en 4e position: 27% contre 32%.
En 5e position, le président et le chef du gouvernement: 25% contre 18%, suivis de la police en 6e position: 23% contre 26%, puis les organisations non-gouvernementales (Ong): 24%.
Bien entendu, il s’agit ici du pourcentage de ceux qui pensent que la plupart ou la totalité des personnes dans ces institutions sont corrompues, selon les explications de TI.
Notons qu’au niveau du Maghreb, seuls la Tunisie et le Maroc ont été enquêtés. Concernant ce dernier, 54% des Marocains pensent que la corruption a augmenté. Le taux le plus élevé étant celui de la République démocratique du Congo (85%), et le plus bas, celui de la Côte d’Ivoire (40%).
(Avec Transparency International).
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