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La Tunisie ne jouera pas la finale de la CAN 2019 : L’échec de Giresse, de son staff et de la FTF !

La Tunisie s’est fait battre elle-même face au Sénégal.

L’équipe de Tunisie s’est arrêtée en demi-finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN Egypte 2019) contre le Sénégal (0-1), hier dimanche 14 juillet 2019. Grosse amertume, beaucoup de regrets pour tous les flops, mais pas de faux-fuyants, tel le complot de l’arbitrage, les coups bas de la CAF et de son président Ahmad Ahmad !

Par Hassen Mzoughi

D’abord, entendons-nous sur le principe : on ne peut jamais affirmer que la demi-finale est un résultat de référence pour la Tunisie. Le trophée oui, mais une demi-finale voire une finale sont vite oubliées et seul reste le palmarès!

L’objectivité incite à dire aussi que l’équipe de Tunisie s’est montrée très fragile en cette CAN, pas loin d’ailleurs de son très modeste niveau au dernier Mondial en Russie.

La Tunisie a encaissé 4 buts dont 3 marqués par des… Tunisiens
Une statistique montre bien une grosse fébrilité de la sélection tunisienne : 4 buts encaissés durant la compétition en Egypte, 3 marqués par des joueurs tunisiens contre leur camp (Mouez Hassen face au Mali, Rami Bédoui face au Ghana et Dylan Bronn face au Sénégal, après une sortie hasardeuse du même Mouez Hassen) et un 4e sur une faute de main de Farouk Ben Mustapha face à l’Angola et qui lui a coûté sa place de titulaire.

Depuis le début de la compétition et le match nul concédé contre l’Angola, tout a été compliqué pour les Tunisiens. Mais à chaque fois, ils s’en sortaient de justesse, grâce à un brin de réussite, même face à Madagascar.

Le miracle face au Ghana ne s’est pas répété ce dimanche soir, et après 120 minutes de jeu, les Tunisiens ont fini par craquer sur l’une de leurs lacunes, le gardien de but.

Pourquoi Mouez Hassen a disputé 5 matches ?

En fait, les Aigles de Carthage ont souffert en cette CAN dans deux secteurs : le gardien de but et l’attaque, là où les choix ont relevé, dès le départ, de la complaisance plus que de critères sportifs.

L’équipe de Tunisie s’est présentée à la CAN avec déjà de grosses lacunes à ces deux niveaux, à commencer par les portiers. Si Farouk Ben Mustapha a loupé le premier match contre l’Angola, Mouez Hassen, lui, malgré plusieurs sauvetages louables, a multiplié les bourdes. Et ce n’est pas un hasard !

Le flop c’est que ce dernier était déjà dans la liste des 23, malgré un an de repos, pour le gratifier après un Mondial 2018 gâchée par une grave blessure à l’épaule, au premier match contre l’Angleterre. Préféré à Farouk Ben Mustapha et surtout à Moez Ben Cherifia, gardien du club champion de Tunisie et d’Afrique, l’Espérance sportive de Tunis (EST), Hassen a disputé 5 matches en CAN où il s’est troué à 3 reprises, dont la dernière, fatale, hier face au Sénégal.

Le dernier rempart de l’équipe tunisienne espérait lancer sa carrière professionnelle mais, encore une fois, il est passé à côté de l’événement. D’ailleurs sa jeune carrière n’indique pas une progression l’autorisant à faire partie de la sélection. Sans pouvoir s’imposer à l’OGC Nice en 2014-2015, il enchaîne les prêts, mais reste toujours en manque de jeu. Voilà pourquoi il a choisi l’équipe de Tunisie.

Alain Giresse est un coach sous influence

En CAN, la Tunisie devait compter sur un grand gardien pour aller loin. Mais le coach Alain Giresse, sans doute sous influence, a «joué le jeu» en retenant un gardien loin d’être compétitif. La preuve, depuis le match contre le Mali, Hassen a été en grande difficulté inscrivant un but contre son camp. Et si le joueur de 24 ans a enchaîné les matches comme titulaire, il a vécu une soirée compliquée contre le Mali, puis face au Ghana en huitièmes de finale en étant impliqué dans le but contre son camp de Rami Bedoui, puis hier avec encore une bourde monumentale contre le Sénégal dans la deuxième prolongation.

En fin de contrat à Nice, le joueur cherchait à profiter de cette CAN pour se montrer à son avantage, dénicher un club et tourner la page d’un début de carrière pour le moins tourmenté.

Très cool, Wadii Al Jari, président de la Fédération tunisienne de football (FTF), a tenu à rendre service au joueur, sans prendre en considération le critère essentiel de l’appartenance à la sélection, à savoir essentiellement la forme du moment. On est donc loin de la logique sportive et rien ne justifiait ni sa titularisation pendant 5 matches (SVP), ni à la base sa convocation pour la CAN. En acceptant une telle concession, le technicien français a manqué d’autorité mais surtout de crédibilité auprès de ses joueurs.

Des concessions en série, pour quel résultat ?

Mais il y aura d’autres concessions de la part de cet entraîneur qui a encore multiplié les erreurs de casting et n’a finalement rien apporté de concret !

Giresse n’a pas osé toucher aux deux «intouchables», Wahbi Khazri et Youssef Msakni, pourtant partis en Egypte en condition physique précaire. Le technicien français a évité de prendre une décision ferme à leur sujet, pour ne pas provoquer le premier patron de la sélection, Wadii Al Jari. Résultat : on les a peu vus en Egypte et c’est une autre CAN ratée pour ces deux joueurs que l’on considérait – à tort – comme les sauveurs!

Tout le contraire du quatuor offensif de l’Algérie : Riadh Mahrez, Soufiane Feghouli, Youcef Belaili et Baghdad Bounedjah, qui va sur l’adversaire pour faire la différence. Sous les ordres d’un entraîneur, Djamel Belmadi, qui sait communiquer et surtout décider, même par rapport à Riadh Mahrez, le capitaine et la «star» des Fennecs.

En sélection tunisienne, on procède par complaisance. D’où une atmosphère pas tout à fait sereine au sein du groupe pour le «deux poids deux mesures» du sélectionneur et de son employeur, qui tient la barre et décide de tout.

Giresse n’a jamais pu mettre son empreinte. Il a manqué la fermeté et une ligne directrice. Si la Tunisie est arrivée en demi-finale, ce n’est pas son mérite car ses choix ont failli tout capoter depuis le premier tour.

L’homme avait cafouillé depuis la préparation de la CAN. Il a encore fait dans l’à peu près, avant la CAN (des changements sans fin de l’équipe pendant les trois matches tests, Ali Maaloul écarté), encore des chambardements au premier tour de la CAN et quelques décisions hasardeuses en cours de jeu lors des tours suivants. L’armada d’assistants voyait arriver la fin mais cherchait à consolider ses positions.

Autant dire que Giresse et son staff ont échoué. Tout comme la FTF qui a mal choisi aussi bien pour le Mondial que pour la CAN.

La Tunisie va disputer le match de la 3e place, après-demain, mercredi 17 juillet, contre le Nigéria, mais le technicien français ainsi que le staff technique et médical ne sont plus indispensables à la sélection.

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