Nadia Baraket, cheffe du service de cardiologie au CHU Taher Maamouri à Nabeul a annoncé hier, lundi 15 juillet 2019 sa démission, motivée par des conditions déplorables… Selon le délégué régional de la santé à Nabeul, la période d’affectation de Pr Baraket est arrivée à sa fin.
Le post Facebook publié par Pr Nadia Baraket a été largement partagé, d’autant qu’elle dit quitter ses fonctions avec une peine infinie, contrainte, à cause des conditions d’exercice dans le service public. Pr Baraket ajoute que sa décision a été prise après qu’un patient de 40 ans ait fait un AVC à cause de la rupture de Sintrom.
«J’ai appelé le ministère puis la Pharmacie centrale, la discussion qui s’est tenue était pour résumer : Et alors ? ça arrive..,», a-t-elle écrit dans son post, en rappelant qu’elle a consacré sa carrière à ses patients et qu’elle ne regrette pas cela. «J’ai essayé de bâtir quelque chose au service de cardiologie de l’hôpital Mohamed Taher Maamouri. J’ai essayé de donner le meilleur de moi-même. Je laisse une équipe formidable», a-t-elle encore écrit.
Un texte très émouvant que des internautes ont partagé, en déplorant le départ de «nos généraux et nos soldats», et en dénonçant la «déchéance du service public» et une «hémorragie» de praticiens partis vers le privé ou à l’étranger, sujets de grande actualité s’il en est.
Les conditions difficiles d’exercice dans la santé publique évoquées par Pr Baraket sont réelles et connues de tous, mais pourquoi n’en parle-t-elle
publiquement qu’aujourd’hui… alors que son rattachement à l’hôpital de Nabeul vient de prendre fin. En effet, Pr Baraket n’a pas démissionné, comme elle le prétend. C’est, en tout cas, ce qu’a affirmé Adel Haddadi, délégué régional de la santé à Nabeul, aujourd’hui, sur Jawhara FM.
Pr Baraket est issue du ministère de la Défense et sa période de rattachement à l’hôpital de Nabeul, d’une durée initiale de 5 ans, a été renouvelée une fois pour la même durée. «Selon les dispositions en vigueur, on ne peut plus la renouveler une deuxième fois», a-t-il insisté.
M. Haddadi a, toutefois, rendu hommage au Pr Baraket pour les réformes introduites au service de cardiologie dont elle avait la charge, ainsi que pour ses compétences et son engagement en faveur de l’hôpital public.
Y. N.
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