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L’apparition du président Béji Caïd Essebsi attise les inquiétudes sur son état de santé

S’il faut encore une preuve que le président de la république Béji Caïd Essebsi ne se porte pas bien, en voilà une autre : la présidence de la république a chargé le chef du gouvernement Youssef Chahed de présider la Journée du savoir, ce matin, mardi 23 juillet 2019, au Palais des Congrès de Tunis, à la place du chef de l’Etat.

Par Imed Bahri

Cette cérémonie annuelle visant à honorer les plus brillants des élèves et des étudiants s’est toujours déroulée jusque-là sous la présidence du chef de l’Etat et au Palais de Carthage. Pour que M. Caïd Essebsi (ou son entourage) accepte d’en laisser la présidence au chef du gouvernement, il faut qu’il y ait une cause (pour ainsi dire) majeure. Et c’est le cas aujourd’hui…

Peut-on encore croire M. Ben Ticha ?

Ce qui dément la déclaration faite hier, à mosaïque FM, par le fanfaron Noureddine Ben Ticha, ci-devant conseiller politique à la présidence de la république, qui affirmait, sans ciller, que le président se portait bien. Le but pour lui, on l’a compris, est de justifier l’absence du chef de l’Etat, disparu des radars depuis le 5 juillet, huit jours après le malaise aigu qu’il eut et son hospitalisation pendant près d’une semaine à l’hôpital militaire de Tunis.

L’apparition de M. Caïd Essebsi (très opportune et calculée, la mise en scène sautant aux yeux) n’a pas du tout rassuré les Tunisiens sur son état de santé, tant il parut diminué et pâle. Ce qui, loin de dissiper les soupçons, les a attisés : et si le président était l’otage de son entourage immédiat ? Car cet ancien avocat, grand juriste devant l’Eternel, et vieux routier de la politique ayant le sens de l’Etat et respectant scrupuleusement la constitution, en tout cas jusqu’au fatidique jeudi 27 juin dernier, n’aurait pas refusé de signer l’amendement de la loi électorale adopté par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), provoquant ainsi une crise constitutionnelle et politique dans le pays.

Cela ne lui ressemble pas et on est autorisé à penser qu’il l’a fait à l’insu de son propre gré ou sous l’influence d’un entourage pressant et, surtout, intéressé, car ouvertement opposé à cet amendement. Il y a donc péril en la demeure…

La fête de la république sera-t-elle célébrée au Palais de Carthage ?

Cela dit, tout ce qu’on souhaite c’est que tous nos soupçons soient infondés, que la convalescence du chef de l’Etat se passe dans les meilleures conditions, qu’il est toujours maître de ses décisions, donc en mesure de gérer les affaires de l’Etat qu’il est censé incarner aux yeux de ses électeurs, et qu’il ne tardera pas à apparaître de nouveau, et, surtout, à parler aux Tunisiens et aux Tunisiennes, comme il a toujours aimé le faire et avec son bagou habituel.

Nous ne tarderons pas d’en avoir enfin le cœur net : après-demain, jeudi 25 juillet, ce sera la célébration de la Fête de la République que le président a toujours présidé lui-même. Espérons qu’il n’en déléguera pas la responsabilité à un autre haut responsable de l’Etat…

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