Dans son rapport du 18 juillet 2019 sur la Tunisie, le Fonds monétaire international (FMI) appelle le gouvernement tunisien au renforcement des filets de sécurité sociale et à un engagement plus ferme en faveur des plus démunis.
Par Amina Mkada
Dans son rapport, le FMI a déclaré qu’il n’appuiera pas la réduction des subventions alimentaires, tant que des filets de sécurité sociale bien ciblés ne sont pas mis en place.
En réponse, le gouvernement tunisien a fait part au FMI de sa détermination à améliorer, grâce à des programmes sociaux, la couverture des personnes à faible revenu, et s’est engagé à ne pas réduire les subventions alimentaires, tant que des filets de sécurité sociale bien ciblés ne sont pas encore mis en place.
Des réformes accélérées dans le secteur privé pour améliorer les ressources de l’Etat
Par ailleurs, selon le FMI, la Tunisie ne dispose pas, actuellement, des ressources nécessaires pour effectuer d’importants transferts budgétaires à la classe moyenne, pour améliorer son niveau de vie. Il faut plus de possibilités économiques dans le secteur privé, moins de corruption, et une meilleure offre de services publics des biens, tels que la scolarisation et les soins de santé, où le gouvernement joue un rôle moteur, estime l’institution financière.
Des emplois plus nombreux et de meilleure qualité ne viendront qu’avec des réformes accélérées dans le secteur privé. Cela aidera en particulier la classe moyenne, qui dépend d’emplois de qualité pour améliorer son niveau de vie.
«Nous n’accepterons plus de retard dans notre travail d’amélioration de la couverture des personnes démunies», ont déclaré, pour leur part, les autorités tunisiennes, en promettant d’améliorer, systématiquement, l’infrastructure permettant de cibler les programmes sociaux, en plus des efforts immédiats à fournir.
Pour un meilleur ciblage des familles démunies
Les autorités tunisiennes s’engagent, également, auprès du FMI, à prendre des mesures d’amélioration plus systématiques des filets de sécurité sociale, en exploitant la base de données sociale Amen (prévue en décembre 2018, et réalisée en mars 2019), pour élargir la couverture de la population à faible revenu, dont les besoins ont été vérifiés.
De nouveaux ménages seront ajoutés à cette base, qui pourrait couvrir jusqu’à 800.000 ménages d’ici novembre 2019, dont 400.000 auront été déjà évalués.
Par ailleurs, la carte de santé (carte Amen) sera opérationnelle dès novembre 2019 pour la fourniture de soins de santé, et la couverture de la carte (à puce) de paiement pour les transferts sociaux sera portée de 9% de la population, actuellement, à 12% au moins d’ici la fin 2019.
Les autorités tunisiennes ont déclaré au FMI leur détermination à réaliser ces objectifs, par des campagnes publiques proactives et par la mobilisation de toutes les ressources administratives du pays.
(Avec FMI).
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