Le patron de Nessma TV, Nabil Karoui, candidat à la candidature à la présidentielle et président du parti Qalb Tounes (Cœur de la Tunisie), comparaît depuis ce matin, mardi 23 juillet 2019, devant le juge d’instruction auprès du Pôle judiciaire financier de Tunis pour répondre de soupçons de blanchiment d’argent.
Évidemment, comme pour la première audience, le 12 juillet, Nabil Karoui s’est fait entourer de quelques supporteurs, présentés comme des activistes de la société civile qui se sont spontanément réunis.
Ils n’étaient cependant pas nombreux : quelques femmes et enfants qu’on pouvait compter sur les doigts de deux mains… Ils scandaient des slogans hostiles au gouvernement et agitaient des pancartes de soutien au patron de Nessma TV.
Une mobilisation plutôt maigre qui n’a rien à voir avec les 25 à 35% d’intentions de votes que certains instituts de sondages, très indépendants (de qui et de quoi ?) lui attribuent depuis plusieurs semaines.
Un plateau télévisé est d’ailleurs organisé depuis ce matin par Nessma TV à l’occasion de cette nouvelle comparution. Et comme d’habitude, dans le strict respect de la déontologie, des invités, tous du même bord, celui du magnat de la télévision, dénoncent le gouvernement qu’ils accusent d’instrumentaliser la justice pour mettre la pression sur le candidat à la présidentielle et assurent que cette affaire est purement politique.
Or, on le sait, la plainte a été déposée depuis 2016, soit 3 ans avant l’entrée tonitruante de M. Karoui dans la course à la présidence, et par une organisation de la société civile, I Watch, réputée pour son hostilité au gouvernement Chahed.
Selon Samira Chaouachi, porte-parole de M. Karoui (après avoir été, successivement, celle de Mohamed Bouchiha, Kamel Morjane, Slim Riahi et Hafedh Caïd Essebsi), le comité de défense a préparé tous les papiers innocentant leur client. Les avocats demanderont, aujourd’hui, à nouveau, la levée l’interdiction de voyage et le gel des avoirs du suspect.
Cette interdiction a été ordonné en début de ce mois. Elle concerne aussi Ghazi Karoui, le frère de Nabil, et son associé dans le groupe de communication Karoui & Karoui,. Il sera entendu lui aussi, demain, par le juge d’instruction du Pôle judiciaire financier dans le cadre de la même affaire.
Y. N.
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