Accueil » ‘‘Big Bossa’’ de Wajiha Jendoubi : En rire pour ne pas en pleurer

‘‘Big Bossa’’ de Wajiha Jendoubi : En rire pour ne pas en pleurer

Après ‘‘Madame Kenza’’ et ‘‘Ifcha mon amour’’, ses deux premiers one woman show, Wajiha Jendoubi revient à la rencontre du public du Festival international de Carthage avec son tout nouveau spectacle ‘‘Big Bossa’’, le lundi 22 juillet 2019 sur la scène du Théâtre romain, un travail qui confirme, encore une fois, le talent inégalable de la comédienne.

Devant un théâtre de plein air de Carthage plein de monde, la ‘‘Big Bossa’’ est apparue sur scène sous une cape noire. Nous sommes dans une cérémonie de prestation de serment, elle vient d’être nommée ministre !

Sous sa cape, elle bafouille, elle sort une antisèche, elle bégaye, les mots lui échappent et, de ce moment solennel, nous basculons dans le monde de l’humour décapant de Wajiha Jendoubi.

Ce nouveau spectacle est un travail qui confirme, encore une fois, le talent inégalable de la comédienne. Il nous révèle surtout la finesse de son écriture, la précision de son regard et l’acidité de ses mots, car cette fois ci, elle est à la fois l’auteure, la metteure en scène et l’interprète, une véritable femme orchestre.

Un tourbillon de personnages et de situations hilarantes

La ‘‘Big Bossa’’ est une femme ordinaire, une fonctionnaire comme tant d’autres, une femme qui rêve, qui aspire au meilleur et qui, un soir, reçoit, par SMS, sa nomination à la tête d’un ministère ! …et là commence son délire, son désir de tout changer dans sa vie, son physique, son appartement, son mari, sa famille… elle vivra via son nouveau poste, ses fantasmes et ses rêves d’ascension. Et c’est à partir de ce moment-là que notre Big Bossa nous entraîne dans un tourbillon de personnages et de situations que l’humour noir et l’ironie en dessinent les contours.

Le regard de Wajiha Jendoubi fut le notre et c’est à travers elle que nous nous sommes penchés sur notre quotidien, elle nous a titillé là où ça blesse, et nous a fait rire de nous-mêmes, de nos réactions, de notre entourage et de nos fantasmes les plus inavoués.

Sans coller forcement à l’actualité politique, Wajiha s’en inspire, elle pointe du doigt certains comportements, elle taquine quelques politiques qui étaient présents, elle provoque et entre en interactivité avec le public et elle joue avec lui sur des pistes parfois mêmes glissantes, sans même trébucher.

L’effervescence que vit notre pays en est une source d’inspiration et Wajiha s’affranchie de tout, rien ne lui échappe, rien ne passe, rien n’est au dessus de la critique… la comédienne use de la caricature pour dessiner des caractères, elle force le trait et nous décrit des situations que nous vivons tous et nous fait rire aux éclats. Et le public n’a pas décroché une seule seconde.

Un travail inspiré de l’effervescence actuelle de notre pays

Lors du point de presse qu’elle a tenu à la fin de son spectacle, Wajiha Jendoubi était aux anges. Heureuse et comblée, elle a répondu aux questions des représentants des médias.

«Le public cherche dans ce genre de spectacle, un sujet et un show, il cherche le rire certes mais pas seulement, il s’attache à l’histoire et suit son évolution», explique-t-elle. «‘‘Big Bossa’’est un travail qui s’inspire de l’effervescence que vit notre pays, de nos codes sociaux, je le voulais sans tabous où tous les sujets sont mis sur le tapis, le traitement que je propose me ramène toujours au fondamentaux du théâtre, une écriture en mouvement, une écriture de comédien qui évolue, qui se permet des ouvertures sans casser le personnage ou s’éloigner de lui». dit-elle.

I. B. (avec communiqué).

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.