Décédé aujourd’hui, jeudi 25 juillet 2019 à l’âge de 93 ans, Béji Caïd Essebsi «aurait pu mieux réussir son entrée dans l’histoire s’il avait fait passer la loi sur l’égalité en héritage», estime le politologue Cherif Ferjani, dans un post Facebook que nous reproduisons ci-dessous.
Par Cherif Ferjani
En ce jour du 62e anniversaire de la Proclamation de la République, la Tunisie perd son premier président démocratiquement élu au suffrage universel, dans des élections plurielles.
L’histoire retiendra son rôle en demi-teinte : collaborateur de second plan de Bourguiba et du début du règne de Ben Ali, il a réussi un retour au premier de la vie politique après la révolution de 2010-2011.
Homme de la réussite de la première phase de la transition en tant que chef du gouvernement, avant l’élection de l’Assemblée nationale constituante (ANC), puis lors des élections qui ont mis fin à l’hégémonie politique d’Ennahdha en 2014, il aurait pu mieux réussir son entrée dans l’histoire s’il avait fait passer la loi sur l’égalité en héritage, s’il ne s’était pas fait avoir par son alliance avec Rached Ghannouchi après son élection à la présidence de la République en 2014, et s’il avait pu contenir les ambitions de son fils et de sa famille !
Que retiendra l’histoire de ces divers aspects de son parcours ? L’heure n’est pas encore au bilan. Laissons le temps au temps pour répondre à cette question avec assez de recul.
* Politologue, islamologue et universitaire tunisien installé en France. Auteur de nombreux essais, dont le dernier, ‘‘De l’Islam d’hier et d’aujourd’hui, est paru aux éd. Nirvana, à Tunis, en 2019.
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