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Des Massariens appellent à éviter la multiplication des candidatures à la présidentielle

Dans un communiqué publié le 17 août 2019, le groupe des Massariens pour la refondation du Massar appelle à éviter la multiplication des candidatures à la présidentielle afin d’éviter les menaces pour la transition démocratique et pour le projet national tunisien. Ci-dessous le texte du communiqué.

L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a annoncé le mercredi 14 août la liste préliminaire des candidats aux élections présidentielles anticipées à la suite du décès de feu Béji Caïd Essebsi avant la fin de son mandat. Bien que l’Instance n’ait pas retenu 66 dossiers sur une liste de 98 demandes émanant de citoyens qui ont déposé un dossier de candidature, nous estimons que le nombre des concurrents à la présidentielle reste élevé et qu’il suscite de nombreuses interrogations.

Nous considérons, bien évidemment, à partir de de notre position en tant que composante de la gauche nationale démocratique, que la candidature à tous les postes est un droit légitime garanti par la Constitution à chaque citoyenne et citoyen. Mais nous partageons la perplexité et l’inquiétude d’un nombre de plus en plus croissant de citoyens face à ces candidatures nombreuses et leur conséquence inéluctable, l’accroissement de l’émiettement, de la complexité et de l’opacité caractérisant, depuis un certain temps, la scène politique. Tout cela est susceptible de rendre le choix des électeurs plus difficile et de les pousser à l’abstention électorale.

Les interrogations et l’inquiétude des électeurs démocrates et modernistes se transforment en une profonde préoccupation et une vive angoisse qui peut entraîner un sentiment de frustration en raison du grand nombre de candidats issus de la famille centriste, moderniste et progressiste, avec comme conséquence évidente l’éparpillement des voix de son socle électoral. Chaque candidat aura, par là même, un petit nombre de voix, ce qui ne permettra pas, sans aucun doute, à l’un d’entre eux de se qualifier au second tour, encore moins de remporter les élections. Nous considérons, par ailleurs, qu’un faible score obtenu par un candidat à la présidentielle influera négativement sur les résultats de son parti ou de sa coalition aux législatives.

Il est évident que les concurrents des candidats démocrates et modernistes bénéficieront directement de cet émiettement. Nous craignons même de les voir seuls au second tour et de voir l’un d’entre eux à la présidence de la république.

Nous avons prévenu, il y a quelque temps, dans un communiqué publié sur les colonnes du journal ‘‘Al Maghrib’’, en date du 16 mai 2019, du danger de l’émiettement, mortel pour la famille démocratique et centriste, située «globalement entre l’islam politique et la gauche repliée sur elle-même et rejetant toute coalition».

Nous avons appelé à l’unification de nos rangs et au rassemblement de nos efforts parce que nous sommes convaincus, qu’en dépit des différences et des orientations divergentes entre les composantes de cette famille, il y a des points de rencontre importants et des objectifs fondamentaux partagés autour de priorité nationales communes, imposées par l’étape transitoire actuelle et consistant essentiellement dans la protection des acquis de la Révolution et le renforcement de la voie à la modernisation, ouverte par l’Etat national.

Nous avons veillé, par la suite à lancer des dialogues et des consultations avec ces forces politiques et nous avons même évoqué la possibilité d’une alliance aux élections législatives entre certaines de leurs composantes.

Nous estimons aujourd’hui qu’il est de notre devoir politique et, en raison de notre position, en tant que composante de la gauche nationale, de lancer un cri d’alarme et de joindre notre voix à celle de tous Les Tunisiens, qui ont un sens moral aiguë et qui sont jaloux des acquis de la Tunisie progressiste, d’une Tunisie combattant la corruption sous tous ses aspects, pour prévenir – avant qu’il ne soit trop tard – des conséquences fâcheuses encourues par le pays si le populisme et l’islam politique, sous leurs différentes figures, réussissaient à instrumentaliser la démocratie pour obtenir les suffrages de notre peuple.

Nous lançons un vibrant appel à tous les candidats à la présidentielle, issus de la famille centriste, moderniste et démocratique et qui sont conscients des dangers énormes qui guettent l’avenir de la Révolution et le devenir du pays, afin qu’ils fournissent le maximum d’efforts pour initier des consultations et des échanges en vue de mettre fin à l’émiettement actuel, ou au moins de le réduire. Ils doivent parvenir, pour ce faire, et ce, avant la fin de l’échéance légale du 31 août 2018, à un consensus autour d’un candidat ou, au maximum, de deux candidats rassemblant les voix de tous les membres de notre famille politique, idéologique et sociale, ce qui lui (leur) permettra d’avoir les meilleures chances de succès.

Nous invitons tous les citoyens appartenant à la famille centriste et démocratique élargie – sans exception – à mener une campagne nationale pour convaincre les candidats concernés de la nécessité de revenir à la raison, de se défaire de leurs ego, de faire valoir l’intérêt national et de tirer la leçon des expériences historiques amères dont d’autres peuples ont souffert à cause de la dispersion de leurs forces sociales civiles agissantes et de leurs partis nationaux et démocratiques. Nous réaffirmons aussi notre volonté de contribuer, à notre tour, à tout effort destiné à éviter les menaces qui guettent la transition démocratique et le projet national tunisien.

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