Mohsen Marzouk, candidat à la présidentielle anticipée du 15 septembre 2019, sous la bannière du parti Machrou Tounes, est diplômé de l’université en sociologie. Ancien militant de gauche, il a longtemps milité pour l’instauration de la démocratie dans le monde arabe.
Né à Mahres, dans le gouvernorat de Sfax, issu d’une famille pauvre et orphelin de père, Marzouk a commencé à militer à 12 ans au lycée. A l’université, il intègre l’Union générale des étudiants de Tunisie (Uget), et le mouvement clandestin de gauche, El Amal Ettounsi, ce qui lui valut l’emprisonnement au fin fond du désert tunisien, à Rjim Maatoug. Et c’est dans cette oasis verdie par l’armée nationale qu’il a choisi de lancer sa campagne électorale hier, lundi 2 septembre 2019.
Après ses études universitaires, Mohsen Marzouk a travaillé, dès 1989, comme coordinateur pour l’Organisation arabe des droits humains, et rejoint l’Ong El Taller, spécialisée dans le renforcement des sociétés civiles.
Au début des années 2000, il coordonne un programme de développement pour le Bureau international du travail (BIT), et en 2002, il intègre l’organisation Freedom House comme directeur régional Mena et se spécialise dans l’étude des processus de changement politiques et des transitions démocratiques.
En 2008, il s’installe à Doha où il participe à la création de la Fondation arabe pour la démocratie et organise des ateliers de formation en transition démocratique avec Chawki Tabib, Nedir Ben Yedder et Kamel Jendoubi, puis devient membre de l’International Steering Committee, de la Communauté des démocraties.
Au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011, Mohsen Marzouk devient membre de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique (Hiror). Puis figure parmi les fondateurs du parti Nidaa Tounes, en juin 2012.
Directeur de campagne de Beji Caid Essebsi pour la présidentielle de 2014, ce dernier le nomme, en 2015, à son cabinet comme ministre-conseiller politique, poste qu’il quittera quelque mois plus tard pour prendre le secrétariat général de Nidaa. Et c’est là que, las de supporter les caprices de Hafedh Caïd Essebsi, le fils de son père, il finit par démissionner et fonder son propre parti Machrou Tounes, avec d’autres ex-Nidaïstes et des indépendants.
C’est sous la bannière de ce parti que Marzouk se présente à la présidentielle en espérant gagner la course et faire gagner son parti les législatives organisées dans la foulée. Rêve que caressent la plupart des autres candidats.
Marié et père de 2 enfants, cet homme souvent qualifié de « mazroub » (pressé) est l’une des valeurs sûres de la scène politique tunisienne, mais il a toujours peiné à figurer dans le top 5 des personnalités politiques les plus populaires en Tunisie. Et pour cause : les Tunisiens plébiscitant souvent les plus populistes, fussent-ils des barons de la corruption. Peut-on espérer, pour lui, qu’au moment de mettre le bulletin de vote dans l’urne, ils réfléchiront plus raisonnablement à celui qu’ils feront accéder au Palais de Carthage.
Amina Mkada
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