Selon « Ecofin Hebdo« , la Tunisie fait partie des pays africains, où les médicaments génériques se vendent jusqu’à 30 fois plus cher. Un commerce très lucratif…
Sous le titre de «L’industrie des faux médicaments : la nouvelle plaie de l’Afrique», le journal indique que ce phénomène, devenu désormais une véritable industrie lucrative, représente un énorme défi à relever pour les gouvernements.
Alors que l’Afrique ne produit quasiment pas de médicaments (environ 3% de la production mondiale), les pays africains enregistrent des prix à la vente excessivement élevés, et paient un lourd tribut chaque année en milliers de vies humaines, mais aussi en pertes économiques.
En Tunisie aussi
D’après la directrice de la politique de santé au Center for global development, les médicaments génériques sont vendus dans des pays comme la Zambie, le Sénégal et la Tunisie jusqu’à 30 fois plus cher que dans des pays plus développés comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit les faux médicaments comme des produits médicaux de qualité inférieure ou falsifiés. Ces derniers se retrouvent généralement dans le circuit informel, mais affectent également le circuit formel de la distribution de produits pharmaceutiques.
Les études et saisies menées dans le cadre des opérations de lutte contre les faux médicaments indiquent que la plupart des produits contrefaits inondant le marché africain proviennent surtout de Chine (60%), d’Inde, du Paraguay, du Pakistan et du Royaume-Uni.
Faiblesse de la réglementation
La prolifération des faux médicaments est également due à la faiblesse de la réglementation. La corruption et le manque de contrôle douanier facilitent également l’entrée illégale des faux médicaments. La faiblesse du contrôle exercé par l’Etat sur l’industrie et la distribution pharmaceutiques entraîne une invasion des marchés même formels, par les médicaments de faible qualité, voire nocifs.
D’après l’Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments (Iracm), $1.000 (environ 2.875 DT) investis dans ce secteur rapporteraient jusqu’à 500 fois plus aux organisations criminelles, soit 10 fois plus que le trafic d’héroïne.
A. M.
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