Moncef Marzouki, candidat de la coalition Tounes Okhra aux présidentielles anticipées de dimanche prochain, 15 septembre 2019, est professeur de médecine, écrivain, et militant des droits de l’homme, opposant historique de Ben Ali, avant d’occuper le poste de président de la République par intérim de janvier 2012 à décembre 2014.
Moncef Marzouki a fait ses études secondaires au Collège Sadiki, à Tunis, et au Maroc, et a obtenu un doctorat en médecine de la faculté de Strasbourg.
En 1982, il opte pour la spécialité de médecine sociale et obtient une agrégation.
Durant son travail aux hôpitaux universitaires de Strasbourg, il se spécialise dans la médecine interne, la neurologie et la santé publique. Il fut également chef de clinique à la Médicale B à Strasbourg de 1977 à 1979.
Dans sa jeunesse, il étudia la résistance non violente du Mahatma Ghandi
en Inde. Mais ses engagements politiques lui ont valu, en Tunisie, la dissolution de son service de médecine communautaire, son interdiction de faire des vacations en neurologie dans les cliniques de la sécurité sociale, son interdiction de recherche, puis son licenciement de la faculté de Sousse en 2000 en raison d’un congé non validé. Il bénéficia cependant d’un soutien national et international, dû à son parcours de militant, de penseur et de défenseur des droits de l’homme. Ce qui lui valut d’être embauché comme professeur invité à la faculté de médecine de Paris XIII sur proposition de Jack Lang, doyen de la faculté de médecine de l’Université Paris-XIII.
Marzouki est fondateur et président du Congrès pour la République (CPR) en 2001, et en janvier 2012, il est désigné par l’Assemblée nationale constituante (ANC), dominée par les islamistes d’Ennahdha, président de la République par intérim. Toujours soutenu par les islamistes d’Ennahdha, il sera battu au second tour des élections présidentielles de 2014 par Béji Caïd Essebsi.
Après sa défaite, M. Marzouki fonde le mouvement Al-Harak, puis le parti Al-Irada, en décembre 2015. Décrié pour ses relations particulières avec les Frères musulmans et leurs principaux soutiens, le Qatar et la Turquie, il participe actuellement aux élections présidentielles anticipées sous la bannière de la coalition Tounes Okhra. Mais ses relations heurtées avec plusieurs pays arabes, notamment l’Algérie, l’Arabie saoudite, l’Egypte et les Emirats arabes unis, ne plaident pas en faveur de sa candidature au Palais de Carthage, malgré les déclarations consensuelles et apaisantes qu’il a faites récemment, à l’insu de son propre gré.
Impulsif, et imprévisible, très porté sur la polémique, l’homme ne fait pas l’unanimité, c’est un euphémisme.
Moncef Marzouki est né le 7 juillet 1945 à Grombalia. Il est marié et père de 2 filles.
A. M.
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