Quand un magnat de télévision très propre et très intègre et un homme d’affaires tout aussi propre et tout aussi intègre jouent un sinistre épisode à la façon ‘‘Ouled Moufida’’.
Par Ali Sellami *
Vous vous rappelez certainement de la vidéo qui a circulé récemment sur Facebook et Instagram mettant en scène un margoulin ivre à mort façon ‘‘Ouled Moufida’’, à l’aéroport mis en scène en tournicotant sur le tapis roulant de livraison des bagages tel un vulgaire carton ayant subi la saleté du caoutchouc et son odeur nauséabonde tournant sans trouver propriétaire objet de la risée et l’ironie des voyageurs.
Mercredi, 4 septembre 2019, nous avons eu droit à un nouvel épisode du spectacle. Le petit-bonhomme façon Popeye aussi sale qu’il est sorti de la soute à bagages, et aussi nauséabond avec le parfum de l’argent sale et des basses manœuvres, se trouve au domicile et en compagnie d’un personnage non moins répugnant et malpropre.
L’argent sale dans les sinuosités sombres du pouvoir
Ils jouent un sinistre épisode à la façon ‘‘Ouled Moufida’’ que Popeye connaît si bien. Cet épisode ne se joue plus dans les venelles sombres de l’argent sale, ni dans les salles dopantes de musculation, ni dans les méandres des cellules pénitentiaires… Il se joue dans les sinuosités sombres du pouvoir, dans les méandres des hautes affaires de l’Etat, et les fourberies des rencontres entres les dépositaires du destin de la Tunisie.
Il s’agit d’un dialogue qui dégage notoirement la connivence, la complicité et les accointances. Un dialogue issu d’un scénario déjà connu par sa platitude, sa banalité et sa lâcheté de l’œuvre du petit margoulin puant le caoutchouc.
Ce dialogue sournois, perfide, grimacier et sentencieux, traite des tractations au plus haut sommet de l’Etat, de relations dangereuses, de fourberies et de tromperies sans aucun scrupule, ni le moindre égard pour les institutions de l’Etat, pour la sacralité du contexte et de l’espace (Pacte de Carthage) voire même de la mémoire d’une personne qui n’est plus de plus de ce monde.
Deux acteurs nuls : un repris de justice et un voyou en col blanc
L’épisode inspiré du médiocre feuilleton ramadanesque ne présente en soi aucun intérêt ni besoin de commentaire tellement son contenu est un pur mensonge cynique, impertinent, inconséquent et tellement les acteurs : un repris de justice et un voyou en col blanc, sont nuls.
Mais un léger recul et une simple analyse dégagent les réflexions suivantes…
Quel désarroi et quelle émotion de se rendre compte que les affaires de l’Etat étaient de l’époque de Béji Caïd Essebsi et de ses alliés islamistes étaient dirigées de la sorte : sottise, versatilité futilité et impertinence !
Quel drame de savoir que l’acteur principal, actuellement en fuite en France, participait à des réunions au sommet de l’Etat et prenant part à des réunions aussi importantes… théoriquement !
Quelle catastrophe de laisser un «jouet» aussi dangereux qu’une chaîne de télévision entre les mains d’un margoulin sale et puant le caoutchouc !
Quelle tragédie de voir le peuple y compris ses intellectuels, sa classe cultivée et soi-disant au fait de la chose publique, tomber tels des naïfs démunis de toute capacité de discernement et de toute lucidité, dans le piège vulgaire, grossier et primitif !
Quelle honte pour les journalistes et chroniqueurs de ne pas remarquer cela et de le faire tomber en désuétude !
Quel drame, quelle catastrophe, quelle tragédie, quelle honte, quelle amertume. Quel désastre pour ce pays et son avenir !
* Expert – Consultant auprès des entreprises.
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