L’objectif aujourd’hui pour Kaïs Saïed, candidat au second tour de la présidentielle anticipée en Tunisie, est devenue majestueuse et sublime : marquer l’histoire de la Tunisie par l’arrivée à la magistrature suprême, sauvegarder l’Etat et ses institutions, et garantir à chacun le respect de ses droits.
Par Ali Sellami *
Nous nous rappelons tous, fidèles de Watania 1, de cette soirée de l’année 2012 où la rédaction du journal télévisé nous a présenté un «expert analyste» spécialiste du droit constitutionnel nommé Kaïs Saïed pour expliquer, clarifier et simplifier certaines notions ou problématiques concernant la constitution tunisienne à l’époque en gestation au niveau de l’Assemblée nationale constitutionnelle (ANC).
Merci la télévision publique tunisienne
Ce jour-là, nous avons découvert un homme élégant, à la posture droite, au regard fixe et presque figé, à l’élocution en arabe littéraire nette et aisée, à l’intonation mélodique et imposante. Cette première prestation, a permis à Kaïs Saïed de transmettre son charisme, d’asseoir sa présence et de se faire apprécier et respecter.
L’homme, constant dans ses principes et dans sa démarche, a marqué son attachement à la chaîne du service public et à ses fidèles. Il n’a nullement été tenté par les chaînes où l’argent coule à flot, ni donné aucun signe de penchement ou d’orientation politique.
Personne parmi les téléspectateurs n’est resté impassible devant ce personnage inouï, singulier et inhabituel : on en parle, on évoque sa manière de parler, sa voix apaisante et profonde…
Progressivement on commence à s’intéresser à ses propos et à ses analyses, à parler de sa pertinence et de son honnêteté intellectuelle et on s’aperçoit de la maîtrise dont il fait preuve. Mieux encore, au fil des jours et des années, la magie de la séduction opère. Le nombre de ses «fans» augmente; on commence à se familiariser à cet homme, à savourer le flux de ses paroles et à apprécier sa compagnie.
Une belle histoire commence à s’écrire : de plus de plus de gens parmi les jeunes et les intellectuels le découvrent, s’intéressent à lui et à ses propos et l’apprécient. Un capital sympathie se crée, se propage et se développe auprès de tous ceux qui ont décidé de délaisser les plateaux où le ridicule côtoie l’ignominie et les basses manœuvres.
L’investissement dans le respect du peuple, paie toujours les meilleurs intérêts
Pendant la période si cruciale qui dure depuis huit années de l’histoire de la Tunisie, Kais Saïed s’est investi auprès de son public de téléspectateurs dans un rôle d’analyse, d’information et d’explication quasi-pédagogique sur les thèmes ô combien importants de la souveraineté, de la constitution comme fondement de l’Etat, de l’organisation et du fonctionnement de l’Etat, de la séparation des pouvoirs, de l’exercice du pouvoir, de la participation des citoyens à l’exercice des pouvoirs…
Avec un style bien propre à lui, une conviction et une sincérité certaines, un sérieux imposant, et avec une assurance et une confiance en soi imperturbables, il a réussi à présenter au grand public une nouvelle vision de la chose publique et de l’intérêt général, un nouveau modèle du discours et de la communication politique.
Sans le savoir et certainement sans le vouloir, mais avec l’énorme chance de la conjoncture et du contexte, qui lui ont offert l’opportunité de se faire connaître dans son domaine de prédilection qui est le droit constitutionnel, Kaïs Saïed a mis en place un nouveau modèle de communication. Il a investi les esprits et les cœurs des Tunisiens sans masques, ni artifices, ni grands budgets. Et au fil des années, il est pratiquement devenu le dépositaire de ce que le peuple tunisien a de plus cher de plus précieux : sa Constitution. Il est entré dans la conscience et l’âme collectives des Tunisiens qui, flairant les connivences, les intrigues de la classe politique traditionnelle et des représentants de la mafia des médias et de la contrebande, se sont transformés en une force organisée prête à passer à l’action avec lui…
L’objectif aujourd’hui pour le leader Kaïs Saïed et pour ses équipes n’est plus de comprendre la Constitution ou d’expliciter quelques uns de ses articles. La visée est devenue majestueuse et sublime : marquer l’histoire de la Tunisie par l’arrivée à la magistrature suprême, sauvegarder l’Etat et ses institutions, et garantir à chacun le respect de ses droits.
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