Le juge d’instruction a refusé aujourd’hui, vendredi 4 octobre 2019, la demande d’interview de Nabil Karoui, candidat à la présidentielle du parti Qalb Tounes, incarcéré depuis le 23 août dernier, pour des affaires de corruption financière et de blanchiment d’argent.
C’est ce qu’a indiqué Me Abdelaziz Essid, membre du collectif de défense de Nabil Karoui, en précisant que le refus a été émis conformément à la loi N° 52 de l’année 2001, relative à l’organisation des prisons.
«Il est maintenant clair que le deuxième tour de la présidentielle aura lieu le 13 octobre, sans débat télévisé et sans communication de Nabil Karoui. Et si je comprends cette décision, sur le plan de la loi, j’attendais néanmoins de la part de monsieur le juge une interprétation exceptionnelle pour résoudre un problème exceptionnel», a commenté Me Essid.
Reste que si Nabil Karoui est empêché par son incarcération d’intervenir lui-même dans les médias, ses équipes sont déployées un peu partout dans le pays et battent la campagne, y compris son épouse Salwa Smaoui. Sans parler de sa chaîne de télévision Nessma qui, 24 heures sur 24 heures, chante ses louanges, crie à l’injustice, stigmatise la justice et attaque Kaïs Saïed, son adversaire au second tour, qui, lui, apparaît peu, sinon pas du tout, dans les médias et semble même s’abstenir de faire campagne par rigueur morale et pour ne pas donner l’impression de vouloir profiter de l’incarcération de Nabil Karoui.
On pourrait se demander, qu’aurait fait ce dernier, dont la rigueur morale n’est pas la principale qualité, si les situations étaient inversées.
Ceux qui évoquent l’inégalité des chances entre les deux candidats ont ici une belle illustration, mais aux dépens de Nabil Karoui. N’est-ce pas le bouffon de l’Isie ?
Y. N.
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