Mohamed Ennaceur, président de la République tunisienne par intérim, avait déclaré, hier, vendredi 4 octobre 2019, à la chaîne de télévision nationale Wataniya 1, avoir rencontré le président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) pour tenter de trouver une solution au problème de Nabil Karoui, le candidat au 2e tour de la présidentielle, incarcéré depuis le 23 août dernier. Ce que réfute l’AMT formellement.
La déclaration du président Ennaceur a rapidement été démentie, aujourd’hui, samedi 5 octobre, par Anas Hmaidi, président de l’AMT, dans une déclaration à Mosaïque FM.
M. Hmaidi, qui a bel et bien rencontré M. Ennaceur, quelques jours auparavant, le 30 septembre dernier, au Palais de Carthage (notre photo), dément avoir parlé du cas Karoui avec le président par intérim et met ainsi en doute la «sincérité» de M. Ennaceur quand il parle de l’indépendance de la justice…
Il semble en effet que ce dernier, animé de bonnes intentions et cherchant à jouer son rôle de «rassembleur» de tous les Tunisiens et à aider à sortir de la crise créée par la difficile campagne pour le 2e tour de la présidentielle, en a oublié les limites de ses prérogatives.
Un président de la république, qui plus est par intérim, n’a pas à interférer d’aucune manière dans le travail de la justice ou d’imposer le calendrier politique aux exigences de la neutralité et de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
En d’autres termes, le sort de M. Karoui n’est pas de son ressort de M. Ennaceur, mais de celui de ses juges, qui, seuls, savent la teneur des accusations auxquelles il fait face et les preuves accumulées par l’enquête.
A. M.
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