Kais Saied assure, dans un communiqué en date du 5 octobre 2019, qu’il ne fera pas de campagne électorale pour le 2e tour de l’élection présidentielle anticipé, prévu le 13 octobre, par souci d’éthique vis-à-vis de Nabil Karoui, son concurrent, actuellement incarcéré.
Son rival, Nabil Karoui, étant encore privé de faire campagne, signe d’inégalité des chances pour le professeur de droit qu’est Kais Saied, imbu des principes d’éthique et de justice, a décidé de se faire rare et de ne pas faire campagne pour le 2e tour de la présidentielle.
Ces principes, son adversaire, Nabil Karoui, ne les connaît pas. La preuve: son épouse Salma Smaoui et ses partisans continuent de faire campagne pour lui aux quatre coins du pays.
Mieux encore (ou pis ?): sa chaîne de télévision, Nessma, continue de diffuser des programmes pour chanter ses louanges, attaquer son adversaire et stigmatiser la justice qui l’a mis en détention dans des affaires de fraude fiscale, corruption financière et blanchiment d’argent.
En fait la campagne en faveur de Nabil Karoui a commencé, sur Nessma, au moins deux ans avant son arrestation et son incarcération, le 23 août dernier, à la prison de Mornaguia, à l’ouest de Tunis.
Autant dire qu’en matière d’inégalité des chances, c’est Kaïs Saïed qui est le plus desservi. Car les responsables de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) continuent de se soucier des seuls intérêts de M. Karoui. Ce qui soulève plusieurs questions sur leur indépendance ou leur subordination au «système» en place, qu’incarne leur candidat pour ainsi dire «préféré».
A. M.
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