Dans une interview avec le journal français « Le Monde« , publiée aujourd’hui, mercredi 8 octobre 2019, Youssef Bouzakher, président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), a assuré que la justice en Tunisie est indépendante du pouvoir exécutif, estimant ainsi qu’il n’y a pas eu d’ingérence dans le dossier Nabil Karoui, qui vient finalement d’être libéré cet après-midi.
L’affaire de Nabil Karoui, candidat au 2e tour de la présidentielle, incarcéré le 23 août dernier, pour des affaires de corruption financière et de blanchiment d’argent, a donné lieu à des supputations voire des accusations de la part notamment des partisans et des dirigeants de son parti, Qalb Tounes, contre la justice, présentée comme soumise au pouvoir exécutif.
Dans son interview avec « Le Monde », Youssef Bouzakher, assure que cela est faux : «Je n’ai aucun élément qui me permette de le dire. Aucun juge ne s’est plaint d’ingérence, de manière claire ou implicite. Le dossier est selon moi bien géré et j’ai confiance dans mes confrères qui le supervisent», a affirmé Youssef Bouzakher, en ajoutant que, contrairement à ce qui se raconte, la justice est indépendante et n’obéit pas aux instructions du chef du gouvernement et n’est pas instrumentalisée par la politique.
Le président du CSM a ajouté que les magistrats ne sont plus dépendants de l’exécutif : «L’exécutif a contrôlé la justice durant des décennies, ce n’est pas facile de lui arracher une partie de ses prérogatives historiques en un an ou deux», a-t-il cependant précisé.
Notons que la Cour de cassation a finalement libéré Karoui, à la demande de ses avocats, à quelques jours du 2e tour de la présidentielle, qui se tiendra dimanche prochain, 13 octobre, après avoir refusé 3 recours formulés par son comité de défense et ce afin qu’il puisse mener sa campagne électorale pour le 2e tour de ce scrutin.
Y. N.
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