Malgré les indénombrables infractions médiatiques qui ont eu lieu lors de la période électorale, durant près d’un mois, et ayant fait l’objet de plusieurs sanctions de la part de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), qui n’a pas manqué d’en présenter des rapports détaillés à l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), celle-ci a été particulièrement passive et quelque peu partiale dans sa prise de décisions.
Une passivité qui n’est pas du goût de Hichem Snoussi, membre de la Haica, qui, lors d’une intervention sur les ondes de la radio Mosaïque FM, aujourd’hui, 17 octobre 2019, s’est étonné du fait que la loi n’a pas été convenablement appliquée par l’Isie, en ce qui a trait aux violations du code électoral, notamment en ce qui concerne la publicité politique.
En effet, la seule décision qui a été prise, du fait des dépassements médiatiques, a été celle de l’élimination de Saïd Jaziri, tête de liste d’Errahma, à la circonscription de Ben Arous, pour avoir mené campagne à travers sa Radio Coran. M. Snoussi estime qu’il aurait fallu en faire de même pour les autres candidats de ce parti, dans les différents gouvernorats, mais ce n’est pas tout…
Le pire est que les deux partis les plus concernés par les infractions médiatiques, à savoir Qalb Tounes et Ennahdha, ont, quant à eux, été totalement épargnés ! Bien que deux chaînes de télévision privées, que sont, respectivement, Nessma et Zitouna, se soient mobilisées, corps et âme, pour leur faire de la publicité politique.
«Nous nous attendions à ce que des décisions soient prises, en toute impartialité, de la part de l’Isie, mais malheureusement, il n’y a rien eu. Ils ont peut-être des paramètres autres que les nôtres, sur lesquels ils s’appuient dans leur prise de décisions», a-t-il regretté, sur une note d’ironie.
«Le fait que des partis possèdent des chaînes de radio et de télévision qui embellissent leurs images et qu’ils investissent dans la société civile pour servir leurs campagnes électorales, à l’image de Khalil Tounes (association fondée par Nabil Karoui, président de Qalb Tounes, ndlr) et de 3ich Tounsi, a été préjudiciable pour les élections et a diminué leur transparence», a ajouté Hichem Snoussi, non sans amertume.
«Il aurait fallu que la loi soit appliquée à tout le monde, pas à certaines parties uniquement», a-t-il conclu, remettant ainsi en question le respect du principe de l’équité de la part de l’Isie, qui, lors de la présidentielle, s’était même montrée très soucieuse des intérêts de Nabil Karoui et ne s’est jamais inquiétée de ses abus, notamment à travers sa chaîne de télévision.
Cherif Ben Younès
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