Lors de son 1er discours officiel, prononcé aujourd’hui, mercredi 23 octobre 2019, à l’Assemblée, le président de la république, Kaïs Saïed, a évoqué une proposition faite par des Tunisiens, se disant disposés à faire don d’un jour de travail par mois et cela durant 5 années afin d’aider l’économie du pays à se redresser. Ses détracteurs l’ont fustigé et se ont lancés dans une polémique, qui en dit long davantage sur eux que sur lui.
Si le chef de l’Etat a implicitement montré son accord avec cette idée, dont il a parlé sur un ton positif, il ne s’agit en aucun cas d’une proposition qu’il fait lui-même au peuple tunisien.
Kaïs Saïed a, en effet, parlé de cette initiative, comme un exemple de l’engagement des Tunisiens, qui se disent aujourd’hui, et plus que jamais, prêts à se sacrifier pour leur pays.
«Il est temps de réaliser les vœux de notre brave peuple qui a adressé un message clair pour surmonter tous les obstacles. Des Tunisiens à l’intérieur du pays et à l’étranger ont fait part de leur volonté de faire don d’un jour de travail par mois et ce durant 5 ans, jusqu’à ce que les caisses de l’Etat se remplissent et que l’on parvienne à rembourser os dettes», a-il dit, et d’ajouter : «Les Tunisiens désirent une nouvelle relation entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés. Que tous participent à renouvellement de cette confiance, perdue depuis très longtemps. Leurs espoirs sont grands et personne n’a le droit de les ignorer».
Revenant sur les critiques de cette proposition par certaines parties, allant jusqu’aux déclarations hostiles au nouveau chef de l’Etat, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a affirmé, de son côté, dans une déclaration à Mosaïque FM, qu’il ne s’agit pas d’une proposition du président, mais que ce dernier a juste rapporté une proposition faite par des Tunisiens , qui avaient soutenu Kaïs Saïed lors de sa campagne électorale.
D’ailleurs, à ce propos, Noureddine Taboubi estime que pour améliorer la situation économique, «il faut d’abord commencer par faire payer les corrompus, les évadés fiscaux et ceux qui ont pillé les richesses du pays», en rappelant que 75% des taxes sont payés par les salariés, qui ont toujours fait des sacrifices.
En résumé, ce mauvais procès fait au nouveau président et cette polémique montée autour d’une de ses déclarations délibérément déformée dénote une grande mauvaise foi et, surtout, beaucoup d’égoïsme et de manque de patriotisme de la part de nombreux Tunisiens.
Y. N.
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