Présent hier, 23 octobre 2019, au Palais de Carthage, à l’occasion de la cérémonie de passation de pouvoir, Abderaouf Betbaieb est pressenti pour occuper le poste de directeur du cabinet du président Kaïs Saïed, selon des sources informées concordantes. Une conjecture qui n’a pas été du goût de tout le monde…
Par Cherif Ben Younès
En effet, des statuts Facebook de l’ancien ambassadeur de Tunisie à Budapest (Hongrie), à travers lesquels il a exprimé des opinions pour le moins superficielles, refont surface dans les réseaux sociaux, remettant en cause la pertinence de ce probable choix de la part du nouveau président de la République, Kaïs Saïed.
M. Betbaieb est-il adepte de la théorie du complot ?
C’est ce que laisse croire, en tout cas, l’une de ces publications, datant de janvier dernier, où il a repris une grossière intox prétendant, avec plusieurs titres en gras, que l’assassinat de Rached Khiari, blogueur islamiste, connu pour son agressivité et ses positions anti-progressistes, était imminent. La publication comprenait même, excusez du peu, la photo de son présumé futur assassin.
Dans une autre publication, l’ancien secrétaire général du syndicat du ministère des Affaires étrangères (2011 – 2013), a exprimé son amusement (via plusieurs émoticônes) des propos dégradants du comédien Lotfi Abdelli à l’encontre de la chroniqueuse Maya Ksouri, lors d’un célèbre épisode de l’émission « Klem Ennes », sur El Hiwar Ettounsi.
Un épisode au cours duquel M. Abdelli avait fait preuve de beaucoup de puérilité et de manque de respect, dans un débat supposé être intellectuel, choisissant de faire des blagues dévalorisantes aux dépens de la journaliste, plutôt que de répondre à ses arguments.
Par ailleurs, certains utilisateurs de Facebook ont exprimé leurs craintes par rapport à certaines positions politiques d’Abderaouf Betbaieb qui pourraient négativement impacter nos rapports diplomatiques.
En effet, M. Betbaieb a exprimé, à travers d’autres statuts, son opposition à plusieurs politiciens et régimes arabes au pouvoir, notamment en Egypte, en Libye et aux Emirats arabes unis.
Même si, dans un pays démocratique comme le nôtre et où la liberté d’expression est censée être inconditionnellement garantie, il paraît assez inapproprié de reprocher à un citoyen le fait d’avoir librement exprimé un avis.
A noter que face à cette polémique, l’ancien membre du bureau politique du Courant démocratique (Attayar) a pris le soin de supprimer toutes ces publications. Ce qui peut être perçu comme un signe de la véracité des rumeurs le plaçant au poste de directeur du cabinet présidentiel.
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