La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a adressé, aujourd’hui, 28 octobre 2019, une lettre ouverte au président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, à travers laquelle elle décline l’invitation qu’il lui a transmise pour la rencontrer, et explique les raisons de ce rejet.
La politicienne a estimé, dans sa lettre, que l’organisation d’une telle rencontre était prématurée, puisque le nouveau président n’a pas encore entrepris l’application des décisions qu’il a officiellement annoncées lors de la cérémonie de son investiture, la semaine passée, devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), «et à leur tête, la lutte contre le terrorisme».
Abir Moussi a, par ailleurs, invité Kaïs Saïed à «choisir une équipe composée de hautes compétences, brillantes dans leurs domaines, n’ayant aucun rapport avec les Frères (par allusion aux islamistes, ndlr), ni les adeptes du désordre, ni les obscurantistes, extrémistes.»
«Des compétences qui respectent l’histoire du pays et qui glorifient ses symboles, et à leur tête le défunt leader, Habib Bourguiba, pionnier de la pensée moderniste, centriste et éclairée, et émancipateur de la femme tunisienne», a-t-elle ajouté.
C’est cette même Abir Moussi qui s’est, pourtant, opposée à la plupart des réformes modernistes, notamment en faveur de la femme, sur lesquelles elle a été interrogée lors de sa campagne présidentielle, à l’instar de l’égalité successorale entre les deux sexes, ou encore la dépénalisation de l’homosexualité.
En somme, grâce à une rigidité intellectuelle et politique qui commence à friser le ridicule et à un discours d’hostilité absolue, qu’elle emploie à tort et à travers, Abir Moussi continue de nous faire du Abir Moussi et de refuser d’évoluer, se gardant de tirer les leçons de son échec, le sien et celui de son parti, les Tunisiens ayant voté en majorité pour Kaïs Saïed pour la présidence de la république et pour Ennahdha, le parti de ses principaux adversaires, pour les législatives.
Cherif Ben Younès
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