La Commission tunisienne des analyses financières (CTAF), structure interdépartementale chargée de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (BC/FT), célèbre cette année son 15e anniversaire.
A cette occasion, son président Marouane El Abassi, qui est également gouverneur de la Banque centrale de Tunisie lui a consacré un éditorial publié dans le bulletin de la CTAF.
«Marquer cet événement, c’est primo interroger les conditions de son institution, secundo évaluer son parcours et son activité et tertio, entrevoir les perspectives d’évolution dans un monde où la criminalité financière ne cesse de se propager», écrit-il.
Au nombre des performances accomplies par la CTAF, le gouverneur de la BCT a évoqué sa distinction à l’échelle internationale avec l’obtention, en 2017, lors de la 24e plénière du Groupe Egmont tenue à Macao (Chine), du Prix d’excellence STAR décerné conjointement avec son homologue du Liban, la SIC.
Marouane El Abassi a cité, également, les principales réformes pilotées par la CTAF pour sortir la Tunisie de la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi), organisme intergouvernemental dont le rôle est la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et les autres menaces liées pour l’intégrité du système financier international.
Il s’agit de la création du centre d’enregistrement des entreprises pour permettre la traçabilité du bénéficiaire effectif des transactions financières des sociétés et l’inclusion des associations et des professions libérales, l’amendement de la loi organique relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent, la diffusion des textes d’application concernant la réglementation des professions non financières, ainsi que de la circulaire de la BCT relative à la mise en place des règles de contrôle interne pour la gestion du risque de BC/FT, la progression des opérations de gel des avoirs et des comptes en relation avec le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme..
Et Marouane El Abassi de conclure : «Il faut reconnaître que quelle que soit sa compétence, sa détermination et sa persévérance et au regard des pouvoirs dont elle est investie de par la loi organique relative à la lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d’argent, la CTAF ne peut faire front, seule, à ces fléaux de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme (BC/FT). L’effort des assujettis ainsi que la coopération et la collaboration de ses partenaires tunisiens et étrangers s’avèrent incontournables pour réussir haut la main cette lutte harassante aux grands enjeux».
Khémaies Krimi
Donnez votre avis