Il y a deux ans, Chakib Zidi, danseur professionnel, atterrit à Malte dans le cadre d’une tournée européenne. Ce jour-là, il ne se doutait pas un seul instant que son nouveau départ dans la vie allait être aussi cauchemardesque. N’ayant pas régularisé sa situation, il en est réduit à ne plus pouvoir quitter l’île. Il attend…
Par Marwan Chahla
Pour le jeune homme, âgé de 29 ans, il est hors de question de rentrer en Tunisie où l’orientation homosexuelle est interdite et où, selon la loi tunisienne, il encourt une peine d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans –outre les autres humiliations qui accompagnent les procédures policières et judiciaires…
Chakib Zidi appartient à cette catégorie particulière de demandeurs d’asile –dont le nombre est gardé secret par les autorités du pays et– qui, selon la Loi maltaise sur les réfugiés, devrait presqu’automatiquement bénéficier du statut d’exilé… En principe, il suffirait «de déclarer son homosexualité » par écrit et de faire valoir que cette «orientation sexuelle est pénalisée» dans le pays d’origine.
Pour le jeune Tunisien, installé à Malte depuis 2017, il semble que les choses sont plus compliquées qu’elles ne paraissent. Il a confié au quotidien ‘‘Times of Malta’’: «Il y a deux ans, alors que je travaillais tranquillement à Malte, j’ai reçu, en urgence, un message Facebook de la part de ma sœur et de mon avocat m’informant que mon domicile dans la Médina de Tunis a été investi par la police et qu’il a été fouillé de fond en comble. Et il en a été de même du salon de thé que je gérais pour gagner ma vie. De toute évidence, la police était à la recherche d’indices m’incriminant. C’est comme ça que je me trouve là, coincé, ne pouvant plus rentrer au pays. Si le statut de réfugié m’est refusé et que je suis extradé, je me retrouverai dans la gueule du loup…»
Pourtant, Malte est classée meilleur pays d’accueil européen pour les personnes LGBTQ+ par l’International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans and Intersex Association (ILGA), notamment pour le caractère libéral de ses lois et l’esprit d’ouverture de ses politiques sociales et sociétales.
La réalité est tout autre, pour Chakid Zidi – du moins, pour l’instant. «Ceci aurait-il un lien avec son origine nord-africaine ou sa provenance d’un pays musulman ?», s’interroge le journaliste du ‘‘Times of Malta’’.
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