Invité sur le plateau de Midi Show, à la radio Mosaïque FM, aujourd’hui, 14 novembre 2019, le dirigeant au sein d’Attayar, Hichem Ajoubni est revenu sur le scénario qu’il a prédit il y a une semaine et qui s’est matérialisé officiellement hier, lors de la séance inaugurale du nouveau parlement : une alliance tripartite entre Ennahdha, Qalb Tounes et Al Karama.
M. Ajbouni a indiqué que les négociations entreprises par Ennahdha, depuis l’annonce des résultats préliminaires des législatives, avec Attayar étaient simplement pour la façade, ce dernier étant trop clean pour le parti islamiste.
«Ennahdha n’a pas intérêt à gouverner avec Attayar dont le financement est transparent, contre lequel il est impossible de trouver des dossiers susceptibles de le faire chanter et qui n’est pas impliqué dans des affaires de corruption», a-t-il expliqué, ajoutant que le parti islamiste a plutôt intérêt à gouverner avec des personnes comme Nabil Karoui, tout en rappelant que ce dernier fait face à des poursuites judiciaires relatives à deux affaires, celle du blanchiment d’argent et celle du lobbying.
Par conséquent, a-t-il poursuivi, «Ennahdha n’a jamais été sérieux dans ses négociations avec Attayar. En parallèle, il menait des tractations [secrètes] avec Qalb Tounes. On ne peut pas croire que leur alliance était une simple improvisation de dernière minute.»
Moqueur, Hichem Ajbouni a dit qu’il a pitié des électeurs de Qalb Tounes et d’Ennahdha…
En effet, ces derniers se sont fait poliment avoir par les déclarations mensongères des dirigeants des deux partis qui ont assuré, tout le long de la campagne électorale, qu’ils ne s’allieront jamais les uns avec les autres.
«Ceci s’inscrit dans la continuité de 2014», a-t-il ajouté, lorsqu’un scénario identique a eu lieu entre le parti islamiste et Nidaa Tounes, à l’époque.
«Nous ne faisons pas confiance à Ennahdha. Cela ne sera possible que s’il nous accorde les portefeuilles que nous avons revendiqué [les ministères de l’Intérieur, de la Justice et de la Réforme administrative, ndlr]. Dans tous les cas, notre objectif n’est pas d’être au gouvernement, mais d’être à la hauteur de nos engagements envers nos électeurs», a-t-il conclu.
Sur un antre plan, le dirigeant Attayar a estimé que la députée de Qalb Tounes, Samira Chaouachi, élue hier en tant que première vice-présidente de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), sera, pratiquement, la présidente du parlement, car au vu de l’âge de Rached Ghannouchi, élu comme président, ce dernier «ne pourra pas suivre le marathon de l’action parlementaire».
C. B. Y.
Donnez votre avis