Le procureur de la république a ordonné l’arrestation du gérant du bar-restaurant Le Madison de l’hôtel la Maison Blanche, situé au centre-ville de Tunis, ainsi que 6 agents de sécurité, suite au décès dans des circonstances suspectes d’Adam Boulifa, dans la nuit du 16 au 17 novembre 2019.
L’enquête se poursuit et, selon Me Bilel Tazni, avocat des accusés, le procureur de la république a également réquisitionné les caméras de surveillance, afin de connaître les circonstances exactes de la mort d’Adam, qui fêtait, ce soir-là, au Madison, son 23e anniversaire.
Selon les accusés, Adam serait accidentellement tombé dans la cage d’un ascenseur en travaux, version que dément catégoriquement Wissem Boulifa, le papa de la victime, qui a témoigné sur Express FM, ce matin.
«Adam m’a appelé pour le rejoindre au Madison, où il fêtait son anniversaire avec des amis, pour prendre quelques photos avec lui. Je l’ai rejoint et tout allait bien, jusqu’à ce qu’un serveur lança des gros mots. Mon fils lui a demandé plus de respect envers les clients, en précisant qu’il était accompagné de sa famille. Peu de temps après, des serveurs sont revenus à la charge, accompagnés d’agents de sécurité, et ont commencé à le frapper», raconte le papa, sous le choc et abattu par le décès de son fils unique.
«Lorsque j’ai essayé d’intervenir, des agents de sécurité m’ont violenté pour m’éloigner. J’ai un déplacement de l’épaule, des blessures au visage et à la tête. J’entends encore les cris d’Adam qui m’appelait au secours, il répétait « papa, papa », mais on m’a mis dehors et je n’ai rien pu faire», ajoute Wissem. En demandant à voir son fils, les gardes lui ont dit qu’il était avec la direction de l’hôtel pour régler le conflit et que tout allait rentrer dans l’ordre.
«J’ai attendu près de 2 heures et j’ai vu une ambulance arriver à l’entrée de l’hôtel. Ils ont transporté le corps d’un homme et c’était celui de mon fils, qu’ils ont battu jusqu’à la mort. Ils l’ont probablement jeté dans la cage d’ascenseur pour déguiser le meurtre en une mort accidentelle. Ils m’ont détruit, ils ont tué mon fils unique, mon ami, mon frère, mon père….il était tout pour moi», conclut le papa, contraint de raccrocher à cause de l’émotion.
On notera que des photos du corps d’Adam ont circulé, ce matin, montrant sur son corps des traces de coups et des blessures, au visage, à la tête et aux bras.
Y. N.
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