Le record enregistré en Tunisie cette saison dans le domaine de la culture céréalière a-t-il été vain, puisque les importations de céréales se poursuivent et à un rythme soutenu, grevant dangereusement la balance commerciale alimentaire du pays ?
Par Amine Ben Gamra *
La Tunisie a importé jusqu’à fin octobre 2019 près de 514.000 tonnes de blé dur (442 millions de dinars tunisiens, MDT), 462.000 tonnes d’orge (322 MDT), 1.081.000 tonnes de blé tendre (734 MDT), et 441.000 tonnes de sucre (419 MDT).
Les importations de céréales ne vont pas s’arrêter là, puisque France Export Céréales organisera à Tunis, au cours de cette semaine, des Rencontres franco-tunisiennes des céréales, l’objet étant de fournir à la Tunisie 35% de ses besoins en blé meunier et 50% pour l’orge.
En effet, la France a moissonné, en 2019, la deuxième meilleure récolte de blé meunier de son histoire. La production française a su démontrer sa résilience avec une récolte forte de 39,7 millions de tonnes (Mt) de blé meunier, 1,5 Mt de blé dur et 13,4 Mt d’orge et donc la France prévoit d’exporter près de 12Mt de blé, durant 2019-2020, en dehors de l’Union européenne (UE).
Le record enregistré en Tunisie cette saison dans le domaine de la culture céréalière et la déclaration du ministre de l’Agriculture que la récolte céréalière, au titre de la saison 2018/2019, permettra de réduire les importations des denrées alimentaires et d’économiser près de 350 MDT, sont donc vains.
En conséquence, la balance commerciale alimentaire a enregistré un déficit de 1.344,5 MDT durant le mois d’octobre 2019 susceptible d’augmentation d’ici fin d’année ce qui peut générer un glissement catastrophique du DT et risque de faire sombrer le pays dans un cercle très dangereux.
* Expert-comptable, commissaire aux comptes, membre de l’Ordre des experts-comptables de Tunisie.
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