Le chef du gouvernement désigné, Habib Jemli, a reçu, ce matin, 19 novembre 2019, à Dar Dhiafa, à Carthage, une délégation du parti Qalb Tounes, composée de Nabil Karoui, Ridha Charfeddine, Hatem Mliki et Oussama Khelifi, dans le cadre des concertations officielles qui concernent la constitution du prochain gouvernement.
Voilà ce qui met donc officiellement fin aux tiraillements médiatiques, de la part des hommes de décision politiques, concernant l’implication de ce parti dans la formation du prochain gouvernement…
En effet, rien qu’hier, alors que Habib Jemli avait assuré qu’il n’exclura aucun parti des consultations préparant la formation de son gouvernement, Rached Ghannouchi, chef du parti qui l’a désigné, Ennahdha, a, de son côté, indiqué que Qalb Tounes fera l’exception et ne participera pas à ces discussions, «conformément aux promesses électorales» de son mouvement auprès de ses électeurs.
Mais ce fut clairement un énième mensonge de la part du leader islamiste, dont le parti a d’ores et déjà violé ces promesses en s’alliant à Qalb Tounes, la semaine passée, lors du vote pour la présidence et la vice-présidence de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Et pour cause…
Après sa déclaration d’hier, Rached Ghannouchi peut maintenant justifier plus facilement, auprès de ses troupes, la violation de ses promesses en se cachant tranquillement et hypocritement derrière la présumée «volonté du chef du gouvernement indépendant». Un autre mensonge et qui ne sera sans doute pas le dernier.
Aujourd’hui, comme un symbole, Qalb Tounes est le tout premier parti politique à rencontrer Habib Jemli, ce qui reflète probablement la véritable relation entre ce parti et celui qui a gagné les législatives et désigné M. Jemli en tant que chef du gouvernement, Ennahdha. Même si on peut penser que c’est la représentativité des partis dans l’ARP qui détermine l’ordre chronologique de ces rencontres.
A la sortie de la rencontre, Nabil Karoui a déclaré que son parti ne brigue pas de postes dans le prochain gouvernement, mais qu’il tient à ce que celui-ci soit constitué de compétences nationales et pas nécessairement de technocrates, et qu’il mette la lutte contre la pauvreté parmi ses priorités, ajoutant que Qalb Tounes se soucie aussi de la situation des entreprises privées et des moyens de relancer l’activité économique.
Cherif Ben Younès
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