La 21e édition des Journées théâtrales de Carthage (JTC 2019) se tiendra du 7 au 15 décembre 2019 dans différents espaces de la capitale, dans les régions, mais également dans un nombre d’écoles et de prisons pour une meilleure diffusion de l’expression théâtrale.
Par Fawz Ben Ali
Le comité directeur et artistique des JTC, dirigé par Hatem Derbel pour la troisième année consécutive, a organisé une conférence de presse le mercredi 27 novembre au Théâtre des jeunes créateurs (Cité de la culture de Tunis) pour annoncer le programme, les nouveautés et les différentes sections de la 21e édition qui s’annonce «exceptionnelle pour avoir privilégié la qualité sur la quantité», selon son directeur.
Dans une multitude d’espaces
Mohamed Hedi Jouini (directeur de l’Etablissement national pour la promotion des festivals et des manifestations culturelles et artistiques) a fait savoir que cette institution (qui gère aussi entre autres le Festival international de Carthage ou encore les Journées musicales de Carthage) a apporté un soutien financier et logistique à l’organisation du festival sans intervenir dans le programme artistique. Il a par la même occasion souligné que le budget réservé aux JTC a augmenté cette année pour dépasser un million de dinars.
Cette édition sera placée sous le signe du théâtre pour tous à travers une programmation qui s’adresse à différents publics et dans une multitude d’espaces. En plus de la Cité de la culture, des animations quotidiennes sur l’avenue Habib Bourguiba et des espaces étatiques et privés de la capitale, le festival sera également présent dans les régions intérieures du pays et notamment à Gafsa qui sera à l’honneur cette année.
Grâce à un partenariat avec le ministère de l’Education et de l’Association tunisienne des enseignants de l’éducation théâtrale, les JTC prévoient des sections dédiées au théâtre de l’enfant et au théâtre scolaire afin d’initier les élèves dès leur jeune âge au 4e art pour en faire un outil de socialisation.
D’autre part, et tout comme les JCC, le festival poursuivra l’expérience du théâtre dans le milieu carcéral «Théâtre de liberté». Une initiative complètement inédite en Afrique et dans le monde arabe qui consiste à programmer des pièces dans 11 établissements carcéraux (8 prisons d’hommes, 2 prisons de femmes et un centre de réhabilitation pour mineurs), mais également de produire des spectacles avec les détenus et de les présenter en dehors des prisons, à savoir cette année à la Maison de culture Ibn Khaldoun.
Un festival du sud ouvert sur le monde
Le directeur des JTC, Hatem Derbel, a rappelé la vocation première du festival que le comité directeur tient à consolider : la promotion du théâtre du sud en mettant en valeur les dernières créations africaines et arabes et en tissant des liens entre les artistes et les critiques, mais aussi entre les vétérans du 4e art et les nouvelles générations de dramaturges et de metteurs en scène.
La compétition officielle comprendra cette année 14 pièces dont deux tunisiennes : ‘‘Cicatrice’’ de Ghazi Zaghbani et ‘‘Assainissement’’ de Moez Hamza. Le jury sera présidé par l’acteur Raouf Ben Amor et attribuera une dizaine de prix (meilleure œuvres, meilleure mise en scène, meilleur texte, meilleure interprétation …), et ce, en plus des prix parallèles décernés par l’UGTT ou encore le SNJT.
Comme chaque année, les JTC restent très ouvertes sur le théâtre du monde. 16 pièces sont au programme de la section internationale de cette édition provenant des 4 coins du monde (France, Italie, Mexique, Etats-Unis, Japon, Irlande …), avec des productions très récentes grâce au soutien de grandes instituions culturelles comme l’Institut Français de Tunisie, le Centre culturel italien à Tunis ou encore le British Council.
Au programme également un focus sur les créations de la diaspora, une journée dédiée aux clubs de théâtre dans les maisons de jeunes, des hommages, des consécrations, des ateliers de critique théâtrale, de scénographie en rapport avec les nouvelles technologies, de design de décoration …
Le chercheur, universitaire et animateur télé Abdelhalim Messaoudi, nommé directeur adjoint du festival, a annoncé qu’un grand colloque international se tiendra les 12 et 13 décembre à Tunis sur le thème des «configurations de l’espace théâtral à la lumière des préoccupations civilisationelles, esthétiques et au recoupement scénographique et technologique».
L’ouverture sera éclatée entre quatre espaces différents : La cérémonie d’ouverture à la salle de l’Opéra (Cité de la culture), ‘‘Kaligula’’ de Fadhel Jaziri au 4e art, ‘‘Message de liberté’’ de Hafedh Khelifa au Mondial et ‘‘Marché noir’’ d’Ali Yahyaoui (meilleure œuvre du Festival national du théâtre tunisien) au Rio.
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