La Fondation Rambourg a organisé, le dimanche 1er décembre 2019, une visite au marché de Jbel Semmama dans le Centre culturel des arts et métiers à Kasserine qu’elle a récemment construit, pour faire connaître les produits du terroir confectionnés par les femmes rurales de cette zone classée rouge mais dont les habitants luttent au quotidien pour mener une vie normale.
Par Fawz Ben Ali
Le marché de Jbel Semmama est une initiative lancée par l’Association culturelle de Jbel Semmama avec le soutien de la Fondation Rambourg et le Japan Tabacco International (JTI). Installé à l’entrée du Centre culturel des arts et métiers, le marché propose une trentaine d’articles entre produits culinaires et objets artisanaux faits par les femmes rurales de la région. On y trouve des tapis, des couffins traditionnels, de la confiture bio, de la semoule complète…
Un rêve qui se concrétise
Ce premier marché se veut comme une continuité de la fête des bergers initiée en 2011, et vise à soutenir les artisans et faire connaitre les spécialités de la région, indique le directeur du centre Adnen Helali.
Inauguré en octobre 2018 et dirigé par le poète berger originaire de la région Adnen Helali, le Centre culturel des arts et métiers a été construit par la Fondation Rambourg (organisation caritative d’Olfa Terras Rambourg qui œuvre au développement de l’économie culturelle en Tunisie), sur un terrain que le directeur du centre avait hérité de son père et dont il a souhaité faire un espace d’échange et d’apprentissage culturel et sportif au service des jeunes de la région.
Le chantier avait duré un an et demi et a donné naissance à un centre multidisciplinaire occupant la superficie de 6000 m², composé de salles et de terrains, où 80 jeunes font régulièrement du sport, de la danse, du théâtre, de la peinture… et où près de 200 écoliers viennent chaque dimanche dans le cadre d’excursions scolaires.
«C’est un rêve qui se concrétise pour les habitants de la région et une victoire pour la vie», souligne Adnen Helali qui voit en ce centre un espoir pour les jeunes mais aussi un moyen de créer des offres d’emploi, de promouvoir les produits du terroir et une surtout une mise en valeur de la culture, des arts et du sport comme un rempart contre l’extrémisme et le terrorisme dont la ville de Kasserine est particulièrement menacée.
Sortir de l’isolement
Un peu plus d’un an après son inauguration, le centre a permis à la région de mettre fin à une sorte d’isolement que connaissent ses habitants depuis pas mal d’années à travers le marché des artisans et cette initiative de la Fondation Rambourg de mettre un bus à disposition des visiteurs venant des autres villes et notamment de la capitale sous une belle couverture médiatique.
«On refuse cette stigmatisation liée à ce qu’on a appelé ‘‘une zone rouge’’. Pour nous c’est une zone verte avec ses pins, ses romarins et ses armoises», explique le directeur du centre dont l’objectif est de garantir l’indépendance de l’établissement sans attendre l’aide du ministère des Affaires culturelles qui peine à offrir le minimum de moyens à un nombre de centre culturels et de maisons de jeunes étatiques.
Interrogé sur les futurs projets du centre, Adnen Helali a annoncé un projet d’ouverture d’un musée géologique en plein-air et de lancer les éditions Semmama au début de l’année 2020 avec des récits montagnards pour enfants et adultes.
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