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Ennahdha et Qalb Tounes sont déjà en train de former leur propre gouvernement, selon Hichem Ajbouni

Hichem Ajbouni, député Attayer à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et vice-président de la commission parlementaire provisoire chargée de l’examen du projet de loi de finances 2020, a assuré que, parallèlement aux concertations officielles qu’effectue Habib Jemli, chef du gouvernement désigné, avec l’ensemble des acteurs de la scène politique tunisienne, les dirigeants d’Ennahdha et de Qalb Tounes sont en train de coordonner, de leur côté, en vue de former le prochain gouvernement.

Invité à l’émission «Midi Show», sur Mosaïque FM, aujourd’hui, 5 décembre 2019, Hichem Ajbouni a indiqué qu’il y a des concertations quotidiennes entre les deux partis ayant occupé les deux premières positions aux dernières élections législatives, dans le but de faire participer des personnalités politiques proches de Qalb Tounes au prochain gouvernement.

Ces personnalités ne font toutefois pas partie des «dirigeants de premier plan» au sein de Qalb Tounes et «n’y appartiennent même pas» mais en sont très proches, selon M. Ajbouni, puisqu’Ennahdha veut à tout prix éviter de montrer à ses partisans qu’il se contrefiche des promesses qu’il leur a données et selon lesquelles, il ne gouvernera jamais avec Qalb Tounes, dont le président est sérieusement accusé de corruption.

Il s’agirait du plan B prévu par Ennahdha et Habib Jemli, dans le cas où les négociations officielles, pour la constitution de ce gouvernement, avec Attayar et le mouvement Echaâb, échouent… ce qui est fort probable.

Qalb Tounes et Ennahdha formeraient, le cas échéant, une « troïka » avec le bloc parlementaire, la Réforme nationale, d’après M. Ajbouni.

Des prévisions qui sont loin d’être infondées, quand on sait que ces trois parties politiques (Ennahdha, Qalb Tounes et la Réforme nationale) se sont déjà alliés, il y a tout juste quelques semaines, lors du vote pour la présidence et les deux vices-présidences de l’ARP. Un accord à l’issue duquel ils ont occupé ces 3 postes à la tête du parlement pour le prochain quinquennat.

Le dirigeant d’Attayar a souligné, par ailleurs, que son parti n’est pas convaincu par la démarche de Habib Jemli, ne voyant pas en lui le personnage dont la Tunisie a besoin aujourd’hui.

«Habib Jemli est en train de former un gouvernement d’union nationale, mais ce n’est pas ce qu’il faut aujourd’hui. Nous avons plutôt besoin d’un gouvernement politique et de couper avec les échecs précédents. Le problème de la Tunisie n’est pas dans les gouvernements mais dans la gouvernance», a-t-il développé.

Cherif Ben Younès

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