Les journalistes ont été interdits d’accéder au parlement, aujourd’hui, samedi 7 décembre 2019. Le syndicat général de l’information et de la culture relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a dénoncé cette interdiction et appelé l’Assemblée à apporter des explications : «C’est une première dans l’histoire du parlement et un précédent dangereux».
Dans un communiqué, le Syndicat a estimé que cette interdiction est une atteinte grave à la liberté des médias.
Il a également précisé que Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), doit assumer la responsabilité de ce dépassement et apporter des explications après avoir interdit aux journalistes d’accéder à l’information, d’autant qu’ils devaient couvrir, l’évacuation de la salle, occupée par les députés du Parti destourien libre (PDL).
Ces derniers sont en sit-in depuis 4 jours pour exiger des excuses d’Ennahdha, après que l’une de ses députées, Jamila Ksiksi, les ait qualifiés de «clochards» et de «bandits».
Et comme aucun des deux n’a voulu présenter des excuses, l’affaire a pris des proportions énormes. Face à l’entêtement d’Abir Moussi et les 16 autres députés de son parti, et leur refus de lever le sit-in, l’Assemblée a annoncé sa décision d’appliquer la loi pour faire évacuer l’hémisphère…
Jamila Ksiksi s’est cependant rendue, ce matin, à l’Assemblée, acceptant de présenter des excuses, mais Abir Moussi dit ne pas vouloir participer à cette «pièce de théâtre» (sic!).
D’ailleurs, le PDL a publié une vidéo pour réaffirmer sa position, en précisant que les sit-inneurs quitteront la salle uniquement après les excuses du parti islamiste, en ajoutant que les décisions prises, hier soir, par le bureau d l’Assemblée sont caduques parce que la réunion n’était pas légale, a-t-elle dit, en assurant que le sit-in n’entrave aucunement les travaux comme «prétendu» par les autres députés : «Nous avons enlevé les couvertures et nous ne mangerons plus ici. Nous allons braver le froid et la faim et nous dormirons sur nos sièges. Comment bloquerions-nous donc les travaux ?», a-t-elle insisté.
Abir Moussi a également dénoncé l’interdiction faite aux journalistes d’accéder à la coupole du Bardo : «Vers 16h, nous ne savons pas ce qui peut arriver. Nous pourrions être agressés, puisqu’ils disent qu’ils vont utiliser tous les moyens. Et sans électricité et sans couverture médiatique, tout est possible. Je fais porter la responsabilité de toute atteinte à notre intégrité physique à l’Assemblée et notamment à son président et au parti qui est derrière tout cela».
Y. N.
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