Le bloc parlementaire d’Ennahdha a présenté, aujourd’hui, 9 décembre 2019, une proposition de création d’un fonds “Zakat et dons” dans le cadre du projet de loi de finances 2020.
C’est ce qui a été annoncé par le membre nahdhaoui de la commission provisoire des finances, Moez Haj Rhouma, qui a expliqué que les revenus de ce fonds seront attribués aux élèves, étudiants, jeunes sans emploi, familles démunies et orphelins.
Ennahdha suggère que ce fonds soit dirigé par une instance nationale et estime qu’il pourra rapporter environ 2.000 millions de dinars par an, toujours selon M. Haj Rhouma.
Cela nous rappelle forcément le fonds 26 – 26 mis en place par l’ancien président de la République, Zine El Abidine Ben Ali, et qui consistait, en réalité, en une sorte d’impôt discrétionnaire dont les ressources sont utilisés à des fins de propagande politique et pour «clientéliser» des pans entiers de la population bénéficiaires de ce fonds.
Cet impôt pourrait donc faire son retour si la proposition d’Ennahdha se concrétise, avec, comme nouveauté, un nom plus populiste, étant à connotation religieuse : il fait référence à l’aumône institutionnelle islamique. Une obligation religieuse qui n’a, pourtant, aucune place dans un Etat constitutionnellement civil comme le nôtre, disposant d’institutions clairement définies pour distribuer les aides sociales.
C. B. Y.
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