Suite au statut Facebook de Seifeddine Makhlouf, dirigeant et député de la coalition Al Karama, datant d’hier, 10 décembre 2019, et dans lequel il a indiqué qu’au sein de la Banque centrale de Tunisie (BCT), il y a «un comité colonial français qui le contrôle», l’institution gouvernementale a rendu public, aujourd’hui, un communiqué, dans lequel elle a démenti les propos de l’avocat.
Seifeddine Makhlouf avait précisé, dans son statut, que le comité de pilotage de l’étude stratégique de reconstruction et développement de l’économie tunisienne, au sein de la BCT, renferme, parmi ses membres, plusieurs étrangers, à l’instar de l’ambassadeur français, l’administration générale du Trésor français et une délégation de l’Union européenne (UE).
L’islamiste a également dit que le comité a été créé en 2014 et qu’il demeure en activité jusqu’à ce jour, rappelant que son objectif -énoncé par la BCT- est de «mener une réflexion approfondie dans le but de promouvoir les plans de réforme stratégique à court, moyen et long terme et le programme de développement quinquennal 2015-2020».
Il en a conclu qu’il s’agissait en réalité d’«un comité colonial français qui contrôle la Banque centrale et ses décisions», décrivant cela comme «une violation flagrante de la souveraineté économique et une ingérence directe dans la détermination des politiques générales et des plans économiques de l’Etat tunisien.»
En réaction à ces propos, la BCT a indiqué, dans son communiqué, que ledit comité est de nature «purement académique» et que ses propositions n’engagent, en aucun cas, la Banque centrale.
L’institution gouvernementale a, par ailleurs, assuré que ce comité a été dissout depuis que son objectif a été accompli. Celui-ci ayant été de débattre de l’étude stratégique réalisée par l’Institut de la Méditerranée à Tunis, ainsi que de concevoir un document de travail à l’occasion du congrès «Investir en Tunisie : la démocratie naissante» qui a eu lieu en septembre 2014.
La BCT a rappelé, dans le même ordre d’idées, que lors de la clôture des travaux de ce congrès, marquant -par la même occasion- la fin de la mission de ce comité de pilotage, le Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques et l’Institut de la Méditerranée à Marseille et Tunis ont publié une étude intitulée «Eléments pour une stratégie de développement économique et social à moyen terme en Tunisie» et dont les opinions exprimées «n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent aucune autre opinion officielle».
C. B. Y.
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