C’est une campagne virulente qui cible le député Saïd Jaziri sur les réseaux sociaux pour ne pas avoir voté pour la création du fonds zakat proposé par Ennahdha dans le cadre de la loi de finances 2020.
L’attitude indépendante de l’imam Jaziri, élu lors des législatives du 6 octobre 2019, sur une liste du parti islamiste Errahma (Miséricorde), qui refuse de jouer aux seconds couteaux de l’autre parti islamiste Ennahdha et d’être son vassal semble déplaire aux adeptes de Rached Ghannouchi. Il a déjà refusé de donner les voix de son parti à ce dernier pour devenir président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Il a critiqué le choix d’Habib Jemli comme chef de gouvernement désigné, le qualifiant de «fils obéissant de Rached Ghannouchi», ce qui n’est pas, dans son esprit, un compliment, et il a mis en doute ses compétences, lui reprochant de n’avoir pas de diplômes supérieurs. Et voilà que maintenant, il se désolidarise de ses «frères» musulmans et ne vote pas pour les lois qu’ils proposent.
Qualifié, entre autres, de «sioniste», de «mounéfik» (hypocrite), ce qui équivaut chez ces gens-là à une accusation de mécréance, et d’«ennemi de Dieu», soit carrément une condamnation à mort, l’imam Jaziri réplique dans une vidéo et explique le pourquoi du comment de la décision de son parti de ne pas voter pour l’institution du fonds zakat.
I. B.
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