Seifeddine Makhlouf, député et président du bloc parlementaire Al-Karama, et son collègue du parti islamiste Ennahdha, Bechir Chebbi, veulent que le futur ministre de la Justice permette aux élus du peuple de visiter les détenus et les prisons… sans autorisations !
«Le prochain ministre de la Justice devrait savoir que les députés, qui lui permettront de devenir ministre en lui accordant leur confiance, ne doivent pas avoir besoin d’une autorisation pour visiter un détenu ou un établissement pénitentiaire», a écrit Seifeddine Makhlouf (avocat de son état), sur sa page Facebook, en publiant une photo où il pose avec ses collègues d’Al-Karama, Abdellatif Aloui et Ridha Jaouadi, ainsi que le député Ennahdha Bechir Chebbi.
Ce dernier a d’ailleurs publié, sur son compte Facebook, le même statut et la même photo, qui a été prise devant la prison de la Mornaguia, après leur visite, aujourd’hui, de détenus en grève de la faim, selon les dires des députés en question.
Notons que pour visiter une prison ou un détenu, la loi stipule qu’une demande d’autorisation de visite doit être adressée aux autorités judiciaires et/ou à l’administration chargée des prisons et de la rééducation, même pour l’avocat chargé directement de la défense d’un prisonnier.
Des membres du syndicat des prisons ont dénoncé la demande de Me Makhlouf et ses collègues, auxquels ils ont rappelé que le permis de visite doit être autorisé au préalable pour des raisons de sécurité.
«On ne peut pas entrer dans une prison comme un âne entre dans un moulin. Il y a des règles et nous y sommes tous soumis et nul n’est au dessus de la loi», a indiqué un membre du Syndicat.
Son collègue ajoute, sur un ton ironique, en s’adressant à Seifeddine Makhlouf : «Si tu souhaites rencontrer tes amis terroristes, sans permis de visite, il est plus facile pour toi d’obtenir un mandat de dépôt». Il fait allusion au fait que Me Makhlouf s’est fait une spécialité dans la défense des personnes accusées de terrorisme.
Y. N.
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