Depuis son investiture, le 23 octobre 2019, le président de la république, Kaïs Saïed, a reçu bon nombre de politiciens et de représentants des institutions de l’Etat au palais présidentiel de Carthage. Et malgré le rôle important qu’elle joue sur les scènes médiatique et politique, la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) n’a toujours pas eu ce privilège. Un fait qui ne plait pas à Hichem Snoussi, qui parle même d’«ignorance de la présidence».
Le membre du bureau de la Haica a, en effet, exprimé hier, 7 janvier 2020, sur les ondes de Jawhara FM, son étonnement de l’ignorance dont fait preuve le président Saïed à l’égard des membres de cette instance constitutionnelle.
Ceux-ci n’ayant, jusque-là, jamais été invités par M. Saïed, qui a pourtant accueilli «toutes les institutions de l’Etat et les différentes parties impliquées dans le secteur médiatique», a-t-il regretté.
Hichem Snoussi a, par ailleurs, indiqué que Rachida Ennaïfer, ancienne membre de la Haica et présentement conseillère à la présidence de la république, chargée de la communication, lui a déjà signifié que «si les membres de la Haica voulaient rencontrer le président, ils devraient présenter une demande à cet effet».
«Le président de la république a parlé de rétablir le respect de la loi et des institutions de l’Etat, mais il n’a, malheureusement, envoyé aucune invitation à la nôtre, et nous ne ferons pas de demande à ce sujet», a ajouté M. Snoussi, estimant que c’est à Kaïs Saïed de prendre cette initiative, par respect à cette institution étatique.
L’ancien journaliste a, d’autre part, insinué que c’est Mme Ennaïfer qui est derrière cette ignorance présidentielle, et ce pour une affaire de règlement de comptes. «Il semblerait que ses blessures de la Haica ne se sont pas encore rétablies», a-t-il lancé, rappelant sa démission en 2015 et les accusations de corruption qu’elle a tenues à l’encontre de cette instance.
Hichem Snoussi a aussi rappelé qu’Ennaïfer avait à l’époque déclaré que les membres de la Haica étaient principalement issus d’Ennahdha et de Nidaa Tounes, remettant ainsi en question sa crédibilité et son impartialité.
Snoussi a, par ailleurs, mis Ennaïfer, du fait de son poste actuel à la présidence de la république, au défi d’ouvrir une enquête pour prouver qu’il y a de la corruption au sein de la Haica.
«Je pense qu’elle devrait faire preuve de responsabilité et être à la hauteur du poste dans lequel elle se trouve», a-t-il ajouté, estimant que ses réactions étaient «impulsives».
C. B. Y.
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