Peu en vue depuis ses échecs cuisants aux dernières élections présidentielle et législatives de 2019, Hechmi Hamdi, dirigeant du Courant de l’amour (Al-Mahabba), a posté aujourd’hui, 14 janvier 2020, un statut facebook, via lequel il a proposé le nom de Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales actuel, en tant que prochain chef du gouvernement.
«Je ne sais pas grand-chose de lui sur plan personnel. Je pense qu’il est de gauche modérée. Je ne sais pas de quelle région il est originaire, et je m’en fiche, car pour moi, toute la Tunisie est un seul gouvernorat. Mais je sais qu’il a de l’expérience dans la gouvernance puisqu’il est actuellement ministre et qu’il dirige un département très important. Je sais également qu’il a une relation étroite avec l’UGTT parce qu’il en était le secrétaire général adjoint, et c’est un très gros avantage pour tout chef de gouvernement tunisien», a écrit le politicien conservateur.
Mohamed Trabelsi serait donc un «très bon candidat» aux yeux de Hechmi Hamdi, à condition, toutefois, qu’il «s’engage à ne pas soumettre des projets de loi qui contredisent les fondements de l’identité islamique, comme l’a fait le gouvernement actuel, ou qui affaiblissent la position de la langue arabe dans le pays», a-t-il ajouté.
Bon, c’est encore raté pour cette fois, mais on aurait pu croire, pendant un moment, que le propriétaire de la chaîne de télévision privée, Al Mustaqilla, allait, pour une fois, oublier ce discours populiste, vu le contexte initial de ses propos où il a proposé quelqu’un qu’il pense être de gauche pour gouverner le pays. Est-ce déjà à la portée de M. Hamdi de tenir un discours cohérent ? Pas certain…
Par ailleurs, outre ces conditions moyenâgeuses, Hechmi Hamdi demande à ce que Mohamed Trabelsi s’engage à bâtir 6 nouveaux hôpitaux universitaires dont 2 au nord-ouest, 2 au centre et 2 au sud du pays, assurant que ce dernier est parmi les politiciens «les plus connaisseurs des problèmes des classes pauvres et marginalisées» et qu’il a «de bonnes relations avec la plupart des blocs parlementaires actuels».
Mohamed Trabelsi devrait, par conséquent, être parmi les plus désireux de promouvoir la justice fiscale et sociale dans le pays, selon le politicien tuniso-britannique.
Rappelons que le président de la République, Kaïs Saïed, est chargé de désigner un chef de gouvernement, suite à l’échec de celui d’Ennahdha, Habib Jemli, d’obtenir la confiance du parlement. Les chefs des partis et blocs parlementaires sont priés de proposer des noms. Hechmi Hamdi est le premier à se lancer dans la vente à la criée… Mais il est peu probable que M. Trabelsi sera content d’entendre son nom proposé par ce personnage très controversé.
C. B. Y.
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