Le parti islamiste radical, Errahma, propose officiellement son président et député, Saïd Jaziri, imam prédicateur à ses heures perdues, pour diriger le prochain gouvernement.
«Suite à l’appel du président de la république, lancé aux partis et aux blocs parlementaires, les invitant à proposer un candidat pour le poste de chef du gouvernement, Errahma a décidé de participer à la composition du prochain gouvernement, en proposant Saïd Jaziri pour ce poste», indique le parti, dans un communiqué publié ce soir, mercredi 15 janvier 2020.
L’imam Saïd Jaziri est également propriétaire de Radio Coran, station qui diffuse illégalement ses programmes religieux via des fréquences de l’Etat qu’elle a piratées. Elle vient d’ailleurs de se faire épingler par la la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), pour appel à la haine et au meurtre, et a écopé d’une amende 50.000 dinars tunisiens, s’ajoutant à toutes les autres déjà infligées et jamais honorées.
Rappelons qu’en 1991, Saïd Jaziri, alors en fuite à l’étranger, a été condamné par contumace à 3 ans de prison pour distribution de tract appelant au jihad et pour son appartenance au parti islamiste Ennahdha (considéré à l’époque comme organisation terroriste).
Saïd Jaziri a aussi été condamné en France, en 1994, pour coups et blessures. Il partira vivre au Canada, où il est imam, avant de se faire expulser en 2014. De retour au bercail, il ouvre illégalement sa radio et fonde le parti radical Errahma.
L’homme, qui ne doute pas de sa bonne étoile et croit à son destin politique, s’est présenté aux législatives de 2019 et son parti a décroché 4 sièges au parlement, dont un pour la circonscription de Ben Arous, présidé par le sulfureux imam lui-même.
Ainsi va la politique dans la démocratie d’opérette de Tunisie…
Y. N.
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