Le transporteur national Tunisair a trouvé, en 2019, auprès de deux banques islamiques, de droit tunisien, en l’occurrence, Zitouna Bank et Al Baraka Bank, les financements requis pour respirer.
L’opération la plus importante cofinancée par les deux banques a été incontestablement l’achat pour le compte de Tunisair Express, filiale de cette entreprise publique au bord de la faillite, de deux avions de type ATR dédiés à la desserte des lignes intérieures (Tunis/Djerba, Tunis/Tozeur…) et des vols extérieurs proches notamment avec Malte et l’Italie.
Acquis selon la technique du leasing connu dans la terminologie de la finance islamique («ijara»), le premier avion, livré à Tunisair express, le 19 novembre 2019, a été financé par Zitouna Bank tandis que le financement du second avion livré, le 31 décembre de la même année, il a été assuré par Al Baraka Bank.
Ces avions ont été acquis dans la cadre du renouvellement de la flotte de Tunisair Express qui a commandé trois avions ATR 72-600. Le troisième sera livré en avril 2020.
Par-delà le financement de ces deux appareils, les deux banques financent d’autres services et postes de production du transporteur public.
À titre indicatif, Zitouna Bank, dont les dépôts avoisinent les 3,5 milliards de dinars tunisiens, a financé le kérosène utilisé par les avions de la compagnie Tunisair et la réparation des réacteurs de ses appareils en panne.
Cela pour dire qu’en cette période de crise, les banques islamiques ont prouvé qu’elles peuvent être, au moment opportun, d’un grand apport pour les entreprises publiques en difficulté.
À noter que la part de marché de la finance islamique en Tunisie est encore faible. Représentée par trois banques, Zitouna Bank du groupe qatari Majda Tunisia et Al Baraka Bank du groupe saoudien de Cheikh Salah Kamel et Wifak International Bank (WIB, ancien établissement de leasing), cette part est de l’ordre de 5 à 6% du total des actifs du secteur.
Khémaies Krimi
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