Le parti islamiste Ennahdha a annoncé, suite à la réunion de son bureau exécutif, tenue cette après-midi, samedi 1er février 2020, qu’il maintient sa position : un gouvernement d’union nationale n’excluant aucun parti pour bénéficier d’une large ceinture politique.
C’est ce qu’a annoncé Mohamed Khalil Baroumi, membre du bureau exécutif d’Ennahdha dans une déclaration aux médias, en précisant que le parti négociera avec le chef du gouvernement désigné Elyes Fakhfakh, pour parvenir à une solution et inclure un maximum de partis.
Ennahdha fait ici référence à Qalb Tounes, parti présidé par Nabil Karoui, qui a été écarté, avec le Parti destourien libre (PDL), des concertations sur la formation du gouvernement. Elyes Fakhfakh estimant que ces deux partis doivent rester dans l’opposition et préférant former son gouvernement avec un noyau de partis représentant ce qu’il appelle la ligne révolutionnaire.
Notons que le document de référence pour le programme gouvernemental établi par Elyes Fakhfakh devait être signé aujourd’hui par les partis de la coalition gouvernementale. Or la réunion a été reportée à la dernière minute à cause de l’absence de Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste.
Le député du bloc Al Mostakbel, Adnen Ben Brahim, a indiqué aux médias, qu’on leur a dit que Ghannouchi s’est absenté pour des raisons de santé… Il a estimé que ce n’était pas une raison pour annuler une réunion et qu’un autre dirigeant aurait pu représenter Ennahdha.
Suite à quoi, Adnen Ben Brahim a mis en garde Elyes Fakhfakh contre les manœuvres d’Ennahdha et lui a conseillé de se tenir à égale distance de tous les partis et de ne pas céder aux pressions.
D’ailleurs, Rached Ghannouchi, à cause de qui la réunion avec M. Fakhfakh a été reportée, a pu organiser une réunion au parlement et participer à une autre du bureau exécutif de son parti… Le prétexte de la fatigue du voyage invoqué est un mensonge. En fait, le chef islamiste veut mettre la pression sur M. Fakhfakh et lui montrer que c’est lui le… chef et que rien ne pourra se faire sans lui.
On vous l’a toujours dit: ce monsieur est une vraie teigne, c’est le principal obstacle, lui et son parti, à la bonne marche de la transition tunisienne. Et il continue de faire des siennes. M. Fakhfakh serait bien inspiré de ne pas tenir compte de ses manœuvres et de passer outre ses pressions : il sera finalement obligé de rentrer dans les rangs.
Y. N.
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