Ennahdha continue de mettre la pression sur Elyes Fakhfakh pour qu’il intègre Qalb Tounes au prochain gouvernement. En effet, le mouvement islamiste, qui avait, paradoxalement, promis à ses électeurs, lors de sa campagne électorale, de ne jamais s’allier au parti de Nabil Karoui, accusé de corruption, fait aujourd’hui de la participation de ce dernier au prochain gouvernement SA condition pour en faire, à son tour, partie.
A cet effet, Ennahdha a indiqué, aujourd’hui, 3 février 2020, via un communiqué, qu’il ne signera pas le document contractuel proposé par le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, aux différents partis concernés par les concertations officielles autour de la formation du prochain gouvernement. Et pour cause…
La rencontre, qui a réuni ce matin Elyes Fakhfakh et le président du mouvement islamiste, Rached Ghannouchi, n’a pas abouti à un consensus sur le choix d’un gouvernement d’«unité nationale», «qui bénéficie aujourd’hui du soutien d’une majorité parlementaire confirmée», précise le communiqué.
Pour rappel, Elyes Fakhfakh, désigné par le président de la république, Kaïs Saïed, pour former le prochain gouvernement, avait décidé d’exclure deux forces parlementaire des concertations, à savoir le Parti destourien libre (PDL) qui ne veut, toute façon, pas y participer et… Qalb Tounes.
«Un gouvernement d’unité nationale» est, par conséquent, synonyme et une façon élégante de dire «un gouvernement incluant Qalb Tounes».
«Nous pensons au sein d’Ennahdha que notre signature [au document contractuel de Fakhfakh] doit être l’aboutissement de l’accord final sur la ceinture politique, la structure, le programme et la composition finale du gouvernement», ajoute le communiqué.
Ennahdha sera néanmoins représentée durant la réunion entre les partis et Elyes Fakhfakh, qui aura lieu ce soir à Dar Dhiafa, à Carthage, par son dirigeant controversé, Noureddine Bhiri. Ce choix est en lui-même un message: le parti islamiste compte visiblement faire pourrir les négociations, comme si la situation en Tunisie n’est pas assez pourri ainsi.
On vous l’a dit, ces gens sont la principale cause des malheurs de la Tunisie depuis la révolution de janvier 2011. Et ils semblent déterminés à poursuivre leur travail de destruction massive, en prenant en otage la représentation nationale…
C. B. Y.
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