Le bloc parlementaire de la Réforme nationale attendra la fin des concertations autour de la formation du prochain gouvernement ainsi que la fixation du programme, de la structure et de la composition de celui-ci pour déterminer sa position le concernant. C’est ce qu’a indiqué Tarek Fetiti, membre du bloc, qui a, toutefois, un reproche à l’égard du chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh…
Invité ce matin du lundi, 3 février 2020, sur Shems FM, le 2e vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a d’abord expliqué que le bloc de la Réforme nationale n’est pas réellement absent des concertations officielles autour de la formation du prochain gouvernement même s’il n’en est pas directement concerné.
En effet, contrairement à la démarche adoptée par Habib Jemli lors du processus de formation du gouvernement, celle d’Elyes Fakhfakh se base sur le contact direct avec les partis, a-t-il développé, et que de ce fait, les élus membres de la Réforme nationale sont en train de participer aux concertations avec leurs partis respectifs.
Pour rappel, le bloc de la Réforme nationale est composé de 15 députés dont 12 qui appartiennent aux partis politiques Al Badil Ettounsi, Afek Tounes, Nidaa Tounes et Machrouû Tounes et 3 qui sont indépendants.
Tarek Ftiti a, dans le même contexte, assuré que la décision finale d’accorder ou pas au gouvernement Fakhfakh, une fois formé, le vote de confiance, se prendra, néanmoins, dans le cadre du bloc, dont les membres se réuniront à la fin des concertations officielles.
«Nous allons respecter nos principes et notre décision sera rationnelle et prise en fonction du programme, de la structure et de la composition du gouvernement», a-t-il également souligné.
Le politicien a, par ailleurs, estimé qu’Elyes Fakhfakh n’avait pas pour rôle de déterminer les partis qui devaient être dans le gouvernement, ainsi que ceux de l’opposition, faisant allusion à la décision qu’il a prise d’écarter Qalb Tounes et le Parti destourien libre (PDL) des concertations autour de la formation du prochain gouvernement.
«M. Elyes Fakhfakh tire sa légitimité de celle du président de la République, Kaïs Saïd (qui l’a désigné pour former le prochain gouvernement, ndlr) et puisque ce dernier est le président de tous les Tunisiens et Tunisiennes, il aurait été préférable que le chef du gouvernement soit également celui de tous les Tunisiens et Tunisiennes», a-t-il poursuivi.
Rappelons que la Réforme nationale avait conclu un accord avec Ennahdha et Qalb Tounes, lors du vote pour la présidence et les deux vice-présidences de l’ARP, pour que ces 3 parties se partagent les 3 postes.
Il est donc plutôt logique que l’absence du parti de Nabil Karoui du prochain gouvernement soit «irritant» pour ses deux partenaires parlementaires, la Réforme nationale, mais également Ennahdha qui ne cesse de pousser Fakhfakh vers l’inclusion de Qalb Tounes, le parti islamiste étant toujours soucieux de diluer la responsabilité gouvernementale pour ne jamais assumer la sienne.
Au pouvoir depuis janvier 2012, le parti islamiste assume donc l’entière responsabilité dans l’aggravation de la crise socio-économique que traverse la Tunisie depuis 9 ans. Pourtant, avec sa manière de se tenir toujours dedans et dehors, il se comporte comme s’il n’était responsable de rien… Et il cherche même à poursuivre cette mascarade de l’irresponsabilité politique en dépit du bon sens .
C. B. Y.
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