Globalement, dans son interview d’aujourd’hui sur Mosaïque FM, Rached Ghannouchi a évité de critiquer le chef de l’Etat, préférant faire porter à son chef de gouvernement désigné Elyès Fakhfakh la responsabilité des difficultés que connaissent les consultations sur la formation de la prochaine équipe gouvernementale. Sur le chapitre diplomatique, par contre, le chef du parti islamiste n’a pas fait dans la dentelle: il a déploré les absences de Kaïs Saïed de Berlin, de Davos et de l’EuroMed…
Par Marwan Chahla
Invité par l’animateur de la matinale « Ahla Sbeh », sur Mosaïque FM, de faire un bilan de la gestion sous Kaïs Saîed de la diplomatie tunisienne, le président du parti islamiste Ennadha n’y est allé par quatre chemins. Tout le tact dont il a fait preuve, tout au long des 16 à 17 minutes de l’entretien avec Boubaker Ben Akeicha, a d’un seul coup disparu. «Comment peut-on accepter que la Tunisie [c’est-à-dire le président de la République Kaïs Saïed, ndlr] choisisse la politique de la chaise vide et que notre pays soit absent de sommets aussi importants que ceux de Berlin [sur la question libyenne, ndlr], de Davos et de l’EuroMed?», lance le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). De toute évidence, cette flèche est destiné au locataire du palais de Carthage.
«Nous ne pouvons pas nous permettre de refuser une invitation même si elle est tardive»
Et pour donner plus de poids à son reproche, Rached Ghannouchi fait remarquer que «la Tunisie est un petit pays – nous n’avons ni mines d’or ni mines d’argent- et, par conséquent, nous ne pouvons pas nous permettre de refuser une invitation même si elle est tardive», par allusion à l’invitation adressée, il est vrai, avec un certain retard au président de la République par la chancelière allemande Angela Merkel.
«Notre pays est petit par la taille, mais la Tunisie est grande par sa culture, sa civilisation et ses relations internationales. C’est cela notre richesse, ne la gaspillons pas. Utilisons-la à bon escient», lance Rached Ghannouchi au locataire du palais de Carthage.
«Le monde nous admire. Il admire notre expérience. Ne le décevons pas», conclut le chef Nahdhaoui.
Avec Ghannouchi aux commandes, la barque Tunisie est près du naufrage
Le monde continuera-t-il d’admirer la Tunisie tant que les Nahdhaouis, dont l’inexpérience et l’incompétence ont été prouvées des milliers de fois, ces dernières neuf années, seront toujours associés à la direction des affaires du pays ou pire: en assurent la direction ?
Les échecs que la Tunisie a connus de 2011 à 2019 portent tous l’empreinte indélébile d’Ennahdha. Et c’est, malheureusement, le parti islamiste qui continue de conduire, à notre corps défendant, la barque Tunisie, qui tangue dangereusement. Et elle menace même de couler… Avec Ghannouchi aux commandes, le naufrage est non seulement certain, mais imminent.
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