Ferjani Sassi est devenu un «cas», en raison de la baisse de son niveau. Il fait face à des critiques de la part de Mortada Mansour, président du Zamalek, et de plusieurs analystes et anciens joueurs. L’entraîneur, Patrice Carteron, semble de moins en moins convaincu par l’international tunisien.
Par Hassen Mzoughi
Le président Mansour a infligé hier, jeudi 6 février 2020, une amende, dont le montant n’a pas été communiqué, à Ferjani Sassi, pour absence aux entraînements.
Le milieu de terrain s’est absenté pendant les 3 séances réservées aux joueurs non-retenus pour la rencontre face à Primeiro Augosto, le 1er février, et comptant pour la dernière journée de la phase de groupes de la Ligue des champions.
En guise de sanction, l’entraîneur français de Zamalek l’a également écarté du groupe convoqué pour affronter Haras El-Hedood en championnat d’Egypte, avant-hier, mercredi 6 février, et remporté 2-0 par les Cairotes.
Sassi n’arrive pas à remonter la pente
Les rapports entre le joueur et son entraîneur ne sont plus au beau fixe. Le 28 janvier dernier, le milieu tunisien a mal réagi à son remplacement vers la fin du match contre Wadi Degla en refusant de rejoindre le banc des remplaçants.
L’international tunisien est devenu un «cas», en raison de la baisse de son niveau depuis la fin de la saison passée, plus exactement depuis sa grave blessure à la cheville, en avril 2019, en quart de finale de la Coupe de la CAF qui l’a éloigné des terrains pendant 7 semaines. Retenu parmi les 23 Tunisiens pour la CAN en Egypte, le joueur de 27 ans continue, plusieurs mois après, à stagner, comme du reste plusieurs internationaux tunisiens mal remis de leurs bobos !
Cette saison, l’ex-milieu de terrain de l’Espérance de Tunis n’a pas réussi à remonter la pente. Il fait face à de vives critiques de la part du président du club cairote, et de plusieurs analystes et anciens joueurs.
Pour Patrice Carteron, qui a relevé début décembre 2019 le Serbe Micho Sredojevic, Sassi n’a pas fourni ce qu’on attendait de lui.
Sur les réseaux sociaux, les nombreux fans «zamalkaouis» sont «attristés» par le faible niveau de leur idole dont ils chantaient les performances… la saison dernière.
«Tu vaux beaucoup mieux que ça»
D’anciens joueurs du club ne l’ont pas raté. Ainsi Gamal Hamza a confirmé, via la chaîne privée de Zamalek, que «le niveau du Tunisien a clairement baissé et n’a pas produit les performances souhaitées au cours de la dernière période». L’ancien milieu de terrain de Zamalek et d’Al Ahly, Reda Abdel-Al, a réclamé, dans un passage télévisé, «de ne pas faire jouer Sassi car n’est plus le joueur qui peut faire la différence».
Mortada Mansour a rebondi sur «l’affaire». Lors d’une récente réunion avec les joueurs, qu’il aime tant réunir dans son bureau pour débiter ses speechs sans fin, il a exprimé sa tristesse, en s’adressant à l’ex-joueur de Metz : «Tu vaux beaucoup mieux que ça, j’espère que tu retrouveras ton niveau.»
Des joueurs de l’équipe actuelle lui ont reproché de ralentir le jeu, et de coûter des pertes de ballon, au risque de faire peser un gros danger sur la défense. Comme pour dire que le Tunisien est devenu une «tare technique».
Un joueur «facile» à remplacer…
Sassi est «affecté» par le stress physique à la suite d’un grand nombre de matches la saison dernière, suivi de la Coupe d’Afrique des nations, qu’il a disputée sur insistance du médecin de la sélection, alors qu’il revenait d’une longue blessure. Résultat : le joueur est toujours en-deçà de la bonne courbe. La preuve, Carteron le tient en réserve mais au lieu d’être contrarié, ou de réagir avec animosité aux décisions de son entraîneur, l’international tunisien a intérêt à regarder la réalité en face. Il n’est pas compétitif. Pire, son fléchissement se fait long. En se comportant avec une telle nervosité comme il l’a fait lors de son remplacement contre Wadi Degla, le joueur ajoute un argument supplémentaire au technicien pour le tenir «à l’écart».
D’un titulaire incontestable, Sassi est devenu «facile» à remplacer. Carteron a les arguments pour laisser le Tunisien sur le banc, en Ligue des champions (TP Mazembe, Primeiro Di Augosto par exemple) comme en championnat. Non seulement il n’est pas en forme, mais Sassi fait à sa tête, point barre.
Le joueur a reçu, dit-il, plus d’une offre financièrement intéressante, sauf qu’il accepte de prendre son mal en patience, ce qui l’affecte davantage, en particulier en raison de la crise financière du club. Mais jusqu’à quand pourra-t-il attendre pour obtenir le feu vert de l’entraîneur ? À présent, Sassi est un remplaçant de luxe…
Triste sort pour un artiste qui a fait les beaux jours du Club sfaxien, de l’Espérance de Tunis, de l’équipe de Tunisie et même de son club actuel Zamalek, dont il était, il y a peu, la star incontesté.
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