Dans un communiqué publié aujourd’hui, jeudi, 13 février 2020, le énième du genre, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé ce qu’il a appelé «un dérapage policier dangereux à l’encontre des journalistes», mettant en garde contre tout abus ou tentative d’exercer une mainmise sur les médias.
Cette prise de position intervient suite à l’agression de l’équipe journalistique de l’émission «Tounes al yaoum», diffusée sur la chaîne de télévision privée El Hiwar Ettounsi, par 4 policiers, devant le siège du Parlement, au Bardo, alors qu’elle se préparait à présenter une intervention télévisée directe.
«L’un des agents a intentionnellement agressé le journaliste Ali Mejri, en le tirant de force et en lui pliant les bras. En même temps, son collègue a violenté la photographe Ines Ezzine au niveau de la poitrine pendant qu’elle essayait de communiquer avec la chaîne. Les agents de sécurité ont, par ailleurs, verbalement agressé l’équipe de travail et le conducteur qui l’accompagnait. Ils ont saisi leurs cartes d’identité et leurs cartes professionnelles avant de les conduire au poste de police du Bardo, où ils ont été traités irrespectueusement par un agent, jusqu’à l’arrivée du commissaire et du chef du district de police. Lesquels se sont excusés auprès de l’équipe et l’ont laissée partir 45 minutes après l’arrestation», relate le communiqué.
Le syndicat a, d’autre part, souligné que le mois de janvier a connu plusieurs épisodes de harcèlement policier, dans les gouvernorats de Sousse et de Tataouine, contre des journalistes, en leur demandant des autorisations pour photographier dans l’espace public et en exerçant un contrôle étroit sur leur travail, particulièrement en ce qui concerne ceux travaillant pour des médias étrangers, sous prétexte de leur assurer une protection.
Le SNJT a, par ailleurs, appelé le président de la République à assumer ses responsabilités dans la protection des journalistes contre ces dépassements, du fait qu’il est le garant des droits et libertés qui figurent dans la constitution, et a aussi demandé à ce que le ministère de l’Intérieur prenne les mesures et les sanctions appropriées et lui communique les résultats de l’enquête qui doit être ouverte à cet effet.
C. B. Y.
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